Optimistes et pessimistes ne regardent pas le monde avec les mêmes lunettes

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Thierry Saussez est le créateur du Printemps de l’Optimisme, véritable incubateur d’énergies positives. Chronique.

Thierry Saussez, créateur du Printemps de l’Optimisme

Je vous présente tous mes vœux de bonheur personnel et de réussite professionnelle durant cette nouvelle année. J’en profite pour vous livrer quelques réflexions mises à jour sur l’optimisme. Nous avons d’abord à dire ce que nous ne sommes pas. Évidemment, nous ne sommes pas pessimistes. Nous savons, comme disait Alain, que le pessimisme est d’humeur et l’optimisme de volonté. Nous savons que, face à une difficulté, les optimistes et les pessimistes n’ont pas le même rapport à l’espace et au temps.

Les pessimistes diront toujours : c’est foutu, y’a rien à faire, c’est toujours la même chose. Les optimistes considéreront que si cela ne va pas aujourd’hui, ça ira mieux demain et que si quelque chose bloque à propos d’une situation ou d’un projet, il faut redoubler d’efforts pour trouver la solution.

Nous ne sommes pas déclinistes, pas complotistes, nous ne nous abritons pas derrière ces trois grands travers humains que sont l’exagération des risques et des souffrances, la victimisation, la recherche de boucs émissaires. Ils masquent le plus souvent le renoncement, le refus d’assumer ses responsabilités.

Mais nous ne sommes pas non plus des optimistes béats. Ce sont les extrémistes de l’optimisme qui pensent que tout va toujours bien. Nous avons conscience que la vie est belle à proportion qu’elle est féroce. On ne sait vraiment ce qu’est le bonheur que lorsqu’on a aussi traversé des épreuves. On ne mesure le succès qu’à l’aune de ses échecs. Cela nous conduit à casser le cliché selon lequel l’optimisme est fait pour quand ça va bien.

Souriez, vous êtes gratifié·e
Quand ça va bien, on peut même avoir des états d’âme. C’est lorsque ça va mal, pour franchir des obstacles, qu’il est plus nécessaire encore de mobiliser les énergies positives.

Nous ne rêvons pas le monde plus beau qu’il n’est. Nous n’ignorons rien des difficultés, des galères, des menaces. Nous avons toutes et tous des moments de doute, des contrariétés, des angoisses même. Mais nous avons la volonté de faire face.

Nous préconisons de ne pas être seulement obsédés par ce qui est triste, moche, effrayant pour savoir aussi orienter notre regard vers ce qui est beau, positif, ce qui fonctionne, toutes ces initiatives porteuses d’espoir qui montent, chaque jour, du terrain, en provenance des traceurs, des innovateurs, des entrepreneurs, des chercheurs, des associations. Ceux qui apportent des solutions au lieu de créer des problèmes. Les faiseux plus que les diseux. Ceux qui regardent devant et non pas dans le rétroviseur en louant ce passé qui ne reviendra jamais, cette nostalgie de l’âge d’or, comme si c’était mieux avant !

Nous conduisons aussi cette bataille de l’optimisme parce que la preuve est faite que le pessimisme n’est bon ni pour notre santé ni pour notre moral collectif. Les recherches sur le cerveau valident les intuitions initiales des pères de la psychologie positive comme Martin Seligman. Une seule pensée positive fait monter la kyrielle des hormones positives et des neuromédiateurs du bien-être, la sérotonine, la dopamine, les endorphines, l’ocytocine.

La France est un oxymore
C’est bien pourquoi nous invitons chacun :

  •  à se réveiller le matin en pensant à une chose agréable,
  •  à arriver au boulot sans maudire la circulation mais pour partager une bonne nouvelle,
  •  à exprimer plus souvent sa gratitude.

Toutes ces petites choses qui développent la sécurité, la sociabilité, le calme, la confiance, la bonne humeur.

L’optimisme est bon pour notre santé. Il l’est également pour notre moral collectif. « La France est un oxymore », disait Jean d’Ormesson.Une majorité de Français·es se déclarent plutôt heureux·ses dans leur vie personnelle.

La même majorité constitue collectivement l’un des peuples les plus pessimistes au monde. Cette défiance a des raisons historiques, culturelles et plus contemporaines avec les médias anxiogènes et cette multitude d’experts qui nous promettent souvent le pire.

Mais il y a également un biais. Un sondage du Printemps de l’optimisme l’a prouvé, les Français·es trahissent volontairement la confiance dans la sphère collective. Noircir le tableau est une mode. Jules Renard disait que ça n’était pas le tout d’aller bien, mieux valait que les autres aillent mal. Si moi, le grand Français, je m’en sors dans ce monde hostile, c’est vraiment que je suis formidable. Le pessimisme collectif rehausse nos performances individuelles.

Viser la lune
Malgré le biais évoqué, il est quand même préjudiciable à notre moral collectif. Car oui, Alain Peyrefitte l’a démontré, en 1995, dans son livre La société de confiance : le développement d’une personne comme d’un peuple ne dépend pas seulement de critères rationnels. Pour une personne, la formation ou la culture. Pour une nation, le climat ou les ressources. Mais aussi de leur psychologie, de leur moral, de leur énergie.

Dans cette bataille collective, nous avons réalisé des progrès. Les médias eux-mêmes partagent de temps à autre des bonnes nouvelles. ÉcoReseau Business le fait même régulièrement. Nous sommes l’avant-garde de l’optimisme.

La Ligue des optimistes est une force en marche. Ses délégués, partout sur le terrain, relaient les messages, organisent des manifestations, mobilisent autour de causes à soutenir. Ils représentent cette indispensable proximité avec les Français·es.

Le Printemps de l’optimisme incarne la puissance d’un événement national devenu incontournable et d’un précieux réseau d’influence d’experts, de philosophes, de dirigeants d’associations et d’entreprises.

Puissance et proximité sont les clés du succès. Ce combat n’est jamais fini, jamais gagné d’avance.

À chaque fois se relèvent les vents mauvais, le marketing du malheur, les prophètes du désespoir.

Nous ne céderons pas un pouce de terrain à la défiance. Nous avons l’engagement chevillé au corps. Nous avons accroché notre char à une étoile bienveillante. Nous avons conscience que l’on n’est jamais aussi grand qu’au service des autres.

Et à ceux qui en doutent, opposons-leur Oscar Wilde : « Il faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles. »

À retrouver dans le numéro 86 d’ÉcoRéseau Business, disponible en kiosque dès le 4 février.

Journaliste-Chef de service rédactionnel. Formé en Sorbonne – soit la preuve vivante qu'il ne faut pas « nécessairement » passer par une école de journalisme pour exercer le métier ! Journaliste économique (entreprises, macroéconomie, management, franchise, etc.). Friand de football et politiquement égaré.

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