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Une chronique signée Anne Baron, directrice générale de l’association Les Rebondisseurs Français.
Beaucoup connaissent le fameux slogan « un Mars, et ça repart ». Pourquoi n’en serait-il pas de même avec l’échec entrepreneurial ?
Redéfinir l’échec pour (dé)placer ses pions
L’échec entrepreneurial est souvent perçu comme la fin d’une partie de jeu, mais il peut être réinterprété comme une ouverture vers de nouvelles opportunités. Mais que cache le mot échec ? Est-ce nécessairement synonyme de la mise à mort de l’entreprise ? La liquidation judiciaire est souvent évoquée. Pourtant, un entrepreneur peut échouer sur différents sujets : ne pas arriver à se faire payer par ses clients, être en désaccord avec un associé ou actionnaire, se tromper de cible, se faire damer le pion par des concurrents, subir un changement de réglementation impactant l’entreprise ou encore devoir faire face à une mauvaise communication et à ses conséquences. L’échec englobe toute épreuve que peut avoir à traverser un chef d’entreprise. Afin de ne pas être échec et mat, il est important de ne pas rester dans l’attentisme, mais de voir celui-ci comme un pivot nécessaire ou, dans le cadre d’une liquidation, pour l’entrepreneur, de ne pas rester sur le carreau.
Transformer l’amertume en douce leçon
Nul besoin de tourner autour du pot : personne n’est friand de subir des échecs, et pourtant, entreprendre implique des risques inhérents : pertes financières, insatisfaction clients, risque pénal… Cependant, voir une déconfiture comme une source d’apprentissage porte ses fruits. Cette analyse cruciale d’un échec permet de ne pas rester pris dans la mélasse. Identifier les erreurs et en tirer des leçons offre des clés pour s’adapter aux défis futurs et aller de l’avant. Pourquoi casser du sucre sur le dos d’un entrepreneur qui traverse une déconvenue ? « Il n’y a que celui qui ne fait rien qui ne se trompe jamais ». Pour l’entrepreneur, « il est difficile d’échouer. Mais il est encore plus difficile de ne pas avoir essayé de réussir ». Oser est une force et savoir rebondir une vraie valeur.
Rebondir sur le chemin de la résilience
Après un revers entrepreneurial, l’entrepreneur se trouve à un tournant décisif. À la croisée des chemins, plutôt que de considérer l’échec comme une impasse, il doit être perçu comme la pierre angulaire sur la route du succès. Chaque épreuve traversée est une étape sur la voie, parfois tortueuse, de la réussite. La vie entrepreneuriale est pavée de rebonds, à chacun de tracer son propre parcours, de choisir les bifurcations à prendre et de (bien) s’entourer pour ne pas rester sur le bas-côté. « Dans un voyage ce n’est pas la destination qui compte mais toujours le chemin parcouru, et les détours surtout ».