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Les rebonds font partie de l’aventure entrepreneuriale. Une chronique signée Anne Baron, directrice générale de l’association Les Rebondisseurs Français.
Quand la bulle(nea) éclate…
Le redressement judiciaire est une opportunité pour le chef d’entreprise de réorganiser, d’améliorer la gestion, de remettre à plat et de sauver sa société. C’est une bulle d’oxygène pour reprendre son souffle qui peut déboucher sur un nouvel élan avec une poursuite d’activité, une cession totale ou partielle de l’entreprise ou encore, si celle-ci éclate, une liquidation judiciaire. Malgré l’effervescence, un plan et des perspectives sérieuses, certaines sociétés, comme Bulnéa, ne sabrent pas le champagne, loin de là. La liquidation judiciaire prononcée par le Tribunal de Commerce de Bourg-en-Bresse a ainsi brisé le travail de ses pétillants cofondateurs, Frédérik Maincent et Laetitia Poinsot, mais également sonné la fin d’un espace dédié au coworking et au bien-être où des clients avaient pris leurs habitudes. Mais quand on est entrepreneur, pas le temps de buller : après l’acceptation, il va falloir changer d’air et mettre les gaz pour rebondir.
(City)scoot un jour, (city) scoot toujours ?
Le rebond est un peu comme une école de conduite. Entreprendre, traverser des épreuves, se relever : c’est apprendre. Bertrand Fleurose, fondateur de Cityscoot qui avait dû quitter le navire en 2021, veut, en 2024, récupérer les commandes de l’entreprise et de sa flotte de 2 500 scooters. L’objectif ? Reprendre le poste de pilotage de la société Cityscoot, placée en redressement judiciaire, et permettre à 90 % des effectifs de se remettre en selle. L’ancien dirigeant a pourtant rebondi en fondant Steed, mais il veut accompagner la société qu’il avait lancée en 2014 dans ce nouveau virage, fort de son expérience. Cependant, c’est le Tribunal de Commerce qui tranche en faveur d’un projet de reprise ou d’une sortie de route définitive… Et si, avec une feuille de route bien rodée, le futur d’une entreprise était synonyme de retour vers le rebond ?
Bedycasa : le réveil de la belle endormie…
Perdre son entreprise est un véritable cauchemar pour un dirigeant qui cause des nuits d’insomnie. Alors qu’on croyait Bedycasa endormie à jamais, celle-ci renaît de ses cendres grâce à sa fondatrice, Magali Boisseau Becerril. « Airbnb avant l’heure », cette plate-forme née en 2007 a vécu un rêve éveillé, ponctué de quelques phases de peur comme toute entreprise, pendant 10 ans avec un développement mondial. Mais en 2017, après une phase d’apnée pendant laquelle la fondatrice a essayé de trouver un nouvel actionnaire à la suite d’une tentative de prise de pouvoir du fonds d’investissement qui a ensuite décidé de s’évaporer, Bedycasa est rachetée au Tribunal de Commerce. Pour le repreneur, cela n’aura été qu’un songe jusqu’à la liquidation définitive en 2019. Ce sommeil aura-t-il été réparateur ? La fondatrice a répondu à la demande de sa communauté qui rêve d’une alternative engagée aux acteurs du marché de l’hébergement et a sorti Bedycasa de sa léthargie. Elle est aujourd’hui plus forte de ces premiers rebonds, animée par ce projet éthique, solidaire et responsable, et est soutenue pour que ce phœnix soit un succès.