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La révolte des agriculteurs, ne pouvant plus vivre de leur travail à force de concurrence, est venue souligner l’impérieux besoin de soutenir enfin de façon massive la production française. En l’espèce, le Premier Ministre Gabriel Attal a tenu des propos volontaristes sur la souveraineté économique ; c’est une avancée dans la prise de parole politique qui devrait aider à nous prémunir d’un excès d’importations de produits qui ne respectent aucune des règles que nous nous imposons à nous même.
Le ministre de l’Économie Bruno le Maire s’est engagé, quant à lui, à diligenter dix mille contrôles pour sanctionner ceux qui fraudent l’origine France en imposant par exemple un drapeau français sur un produit qui est importé. Voilà des prises de positions qui vont dans la bon sens. Reste désormais à transformer les promesses en actes. D’ailleurs, pourquoi ne pas aller plus loin en faisant comme nos amis suisses qui ont voté une loi qui interdit l’utilisation du drapeau national pour les produits importés ? En créant il y a 13 ans la certification Origine France Garantie, j’avais mesuré combien l’information claire et traçable du consommateur était indispensable pour protéger l’origine France. Il conviendrait d’ailleurs de reprendre un combat laissé en jachères pour que l’Europe impose enfin le marquage d’origine obligatoire et visible sur tous les produits importés sur son sol. C’est déjà le cas par exemple pour les fruits et légumes, mais c’est très insuffisant pour protéger notre agriculture s’agissant des produits transformés.
Les États-Unis et le Canada l’ont fait depuis longtemps et mobilisent leurs citoyens pour des achats patriotes. Pourquoi pas nous ? Ce sujet devrait être au cœur des engagements des candidats aux élections du parlement européen. La France pourrait aussi prendre l’initiative de rendre obligatoire pour les produits importés, qui ne respectent pas les normes françaises, un marquage qui indique que le produit n’est pas conforme à la totalité des normes auxquelles les produits français concurrents sont astreints. Ce serait non seulement dire la vérité aux consommateurs mais aussi rendre de la valeur aux produits français ultra vertueux en matière de normes. Par cette audace de traçabilité, il serait possible de faire du handicap de la surnormalisation un atout de qualité concurrentielle. Au-delà des négociations internationales sur le commerce, c’est aussi et d’abord par une information simple et une mobilisation forte des consommateurs que l’on participera à mieux défendre l’origine France, et ainsi contribuer à redonner à nos producteurs les revenus qu’ils méritent