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Qui ? Virgocoop
Quoi ? Une entreprise qui développe des tissus naturels
De la production à la fabrication, Virgocoop souhaite faire bouger les lignes du secteur du textile. Avec le développement de fibres écologiques en collaboration avec les agriculteurs locaux, la coopérative lutte contre la fast-fashion et encourage les savoir-faire oubliés.
Dans le Tarn-et-Garonne, la société coopérative d’intérêt collectif Virgocoop a pour ambition de faire changer le monde du textile. Avec une industrie de la fast-fashion de plus en plus critiquée pour son non-respect de la planète mais aussi pour ses conditions de travail, cette initiative locale, écologique et sociétale encourage la relocalisation des filières du textile. « Nous avons remarqué qu’il n’y avait pas beaucoup d’alternatives qui garantissent l’approvisionnement, le sourcing et la qualité des produits, pour les marques. Donc nous avons voulu répondre à ce problème là, tout en insufflant une dynamique nouvelle pour la filière textile », explique Johann Vacandare, directeur Général de Virgocoop.
Créée en 2018, la société Virgocoop qui est basée dans le Lot, travaille auprès de nombreux acteurs, agriculteurs, transformateurs de fibres, marques de modes et consommateurs. À l’origine du projet, des amis et un jean. Déjà soucieux des enjeux environnementaux, les quatre cofondateurs de la coopérative souhaitaient imaginer un jean fait 100 % en fibre de chanvre, issu de la paille. Une technique peu utilisée en France, qui leur a permis de faire la différence et de connaître un large succès auprès de marques prêtes à s’engager.
Un savoir-faire local
« Nous avons créé Virgocoop avec 100 euros chacun et maintenant nous travaillons avec 11 salariés et auprès de 352 sociétaires dont une vingtaine de marques sociétaires françaises et européennes. Sans compter les agriculteurs et autres marques », précise le cofondateur du projet. De manière plus concrète, la coopérative travaille auprès des acteurs locaux pour la production de fibres et la transformation. Une fois que la fibre de chanvre est récoltée, celle-ci va être transformée en fil qui pourra être tissé.
Un travail local et ancestral qui favorise la traçabilité et produit un impact mineur sur l’environnement. Une méthode qui redynamise un secteur qui en a fortement besoin. Elle assure également la commercialisation des matières premières auprès des acteurs du textile et même auprès du secteur du bâtiment. « L’objectif c’est de coopérer avec l’ensemble de la chaîne pour développer ces techniques et d’accompagner le changement dans la consommation », souligne Johann Vacandare.
Et l’avenir ?
Pour la jeune pousse, l’enjeu est de devenir un acteur majeur du textile et venir concurrencer les matières pétrochimiques actuellement utilisées. Pour ce faire, Virgocoop souhaite se recentrer et travailler à terme uniquement avec des agriculteurs proposant du bio. Mais pas seulement, l’entreprise a pour ambition de collaborer avec d’autres coopératives engagées pour l’écologie sociale et de produire de nouvelles ressources textiles comme l’ortie.
Avec une production textile essentiellement composée de fibres synthétiques, les fibres naturelles produites de façon écologique apparaissent comme une alternative essentielle. « Notre objectif premier, c’est de pouvoir construire ensemble une filière durable et relocalisée », conclut Johann Vacandare. Avec un chiffre d’affaires espéré d’1,5 million d’euros pour 2025, Virgocoop veut aller plus loin et a lancé une levée de fonds à titre participatif afin d’étendre un peu plus sa communauté de sociétaires.