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Le career cushioning ? Une stratégie discrète, parfois silencieuse, mais de plus en plus répandue chez les salariés prudents.
Chaque semaine, nous mettons à l’honneur un concept, une expression, une théorie, un jargon… directement lié à notre quotidien : la vie de bureau ! Zoom sur le career cushioning.
Le terme est assez simple à comprendre : mettre à jour son CV, entretenir son réseau ou encore postuler ailleurs, tout ça en restant en poste. Le career cushioning, traduit littéralement comme « coussin de carrière », décrit une nouvelle façon de se protéger quand le marché du travail est instable.
Le terme vient tout droit du lexique des relations amoureuses, où le cushioning désigne l’art de maintenir des liens de secours pour amortir une rupture. Une fois appliqué au travail, le career cushioning décrit l’attitude des salariés qui, en restant en poste, se préparent à la suite. Attention à ne pas se méprendre : le but ici n’est pas de partir le plus vite possible de l’entreprise, mais simplement de se préparer pour ne pas se retrouver démuni si tout dérape du jour au lendemain.
Un réflexe de survie face à un climat incertain
Dans un contexte de tensions économiques, de licenciements massifs dans certains secteurs, de désengagement croissant ou encore de quête de sens inaboutie, le career cushioning n’est pas un caprice, mais simplement un moyen de garder un contrôle sur un environnement perçu comme instable, parfois anxiogène.
Faut-il s’en inquiéter ? Du point de vue des entreprises, cela peut sembler menaçant : comment faire confiance à un salarié qui a un pied dans l’entreprise et un œil ailleurs ? C’est une question valable, mais qui peut être contre-productive, puisque ce processus relève d’un besoin non comblé : manque de confiance, de perspectives d’avenir fiables, de stabilité. Soit une éventuelle anomalie dans le management.
Un signal à décoder, pas à punir
Plutôt que de les blâmer directement, il serait plus logique de questionner les causes. La recherche d’un plan B est le fruit d’un manque de confiance dans le plan A. Et parfois, le career cushioning est un électrochoc salutaire : il pousse l’employeur à réévaluer sa proposition de valeur interne.
Au final, ce phénomène est un double message lourd de sens. D’une part, se préparer, ce n’est pas trahir, mais parfois une nécessité pour les salariés qui voient le marché de l’emploi subir des turbulences. D’un autre côté, pour les entreprises, fidéliser ne passe plus par l’attente d’une loyauté aveugle et sans faille, mais plutôt par une oreille attentive, active, une clarté des parcours et la capacité à donner envie.