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Cette métropole bretonne immense est devenue le carrefour mondial d’une formation essentielle

Rennes, ville à l’attaque sur la défense : la métropole aux 500 000 habitants a fait de la cybersécurité et de la cyberdéfense un pôle actif. Deux atouts à la clé : la présence d’une CyberSchool et le soutien du ministère des Armées. Rennes est une ville en avance sur son temps à bien des écarts. Elle incarne également une véritable ode à la culture : entre le street-art et l’aide qu’elle apporte à ses étudiants, Rennes respire la diversité. Elle ne se contente pas de vouloir changer les choses : elle le fait. La métropole met en avant son désir de rendre la ville plus accessible tout en gardant à l’esprit ce qui fait parler d’elle en ce moment : la cybersécurité.

Première spécialité, donc, installée depuis plusieurs années : le développement d’une plate-forme intelligente dédiée à la lutte contre le cyberpiratage et l’utilisation abusive des données privées des utilisateurs. Première force des cyberarmées, Rennes est aussi un territoire historique dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication, les Ntic. Elle assiste le ministère des Armées en contribuant au développement des activités de la cybersécurité, avec la présence à Rennes du Commandement Cyber, le ComCyber, inauguré par la ministre de la Défense en 2019.
Rennes et la cybersécurité, c’est aussi une histoire d’entraide entre chercheurs et organismes (notamment l’Irisa – Institut de recherche en informatique et systèmes aléatoires, l’Irmar – Institut de recherche en mathématique de Rennes, l’IETR – Institut d’Electronique et des Technologies du numéRique, le LabSticc – Laboratoire des sciences et techniques de l’information, de la communication et de la connaissance et l’Iode – Institut de l’ouest droit et Europe), mais c’est aussi un désir de la part de la métropole de se développer dans cette filière, en grande partie grâce au concours qu’elle apporte aux cyberarmées. Mais le fleuron de la ville reste sa CyberSchool, École universitaire de recherche (EUR) spécialisée dans la cybersécurité.

Six grands piliers pour un même but

La CyberSchool dispense un enseignement qui repose sur six grands piliers (2 majeurs à la rentrée 2021, les autres dans les années à venir) : les matériels et systèmes embarqués, les méthodes formelles et la sécurité, les IA et la sécurité, le droit et la protection de la vie privée, la sécurité des logiciels et systèmes, la cryptographie. Les cours sont dispensés quand le présentiel est possible au Pôle numérique de Rennes Beaulieu, majoritairement en anglais (les cours de cryptographie sont, eux, donnés à 70 % en français). La CyberSchool forme des chercheurs et des ingénieurs experts en cybersécurité qui ont aussi l’occasion de travailler sur le terrain sur proposition des entreprises lors des rencontres organisées à la CyberSchool. Laquelle s’est assurée de nombreux partenariats, dont celui des écoles d’ingénieurs et des laboratoires de recherche. L’équipe elle-même se compose d’une responsable de la gestion administrative, de la formation et de la mobilité, une chargée du développement (recrutement étudiant) et un directeur des opérations, en plus de deux chercheurs, cofondateurs de l’EUR, Pierre-Alain Fouque et David Pichardie.

La CyberSchool n’a pas seulement pour but d’accompagner les entreprises dans leur protection contre le piratage, elle encourage aussi la création de start-up. Rennes rassemble une population étudiante formée pour décrocher un travail dès la sortie de son cursus scolaire, notamment grâce aux rencontres organisées entre les élèves et les entreprises, dont de grands partenaires comme Orange Cyberdéfense à Rennes. Au-delà des postes en entreprise, « les élèves veulent sensibiliser les gens à la façon dont leurs données sont utilisées sur Internet », élargit Caroline Hervochon, chargée de communication. Entre l’utilisation abusive de nos données et la facilité avec laquelle certains internautes malveillants accèdent à notre intimité, les élèves de la CyberSchool agissent comme autant de cyber-Zorros désireux de ne pas laisser Internet devenir le terrain de jeux d’escrocs de bas étage. Si la CyberSchool a été créée pour répondre à de telles attentes, elle a aussi le mérite de s’être faufilée dans une filière qui recrute, la cybersécurité. La CyberSchool vise aussi les étudiants européens et internationaux motivés.

Rennes Métropole est logiquement partenaire du CSF (Comité stratégique de filière) des industries de cybersécurité. Elle s’implique dans deux grands projets, Cybersécurité et sécurité des IoT et celui de « territoire de confiance » (qui font partie des projets du Comité stratégique Industries de sécurité) avec qui la ville a coorganisé une session Cyber & Smart City lors de la European Cyber Week.

Des formations diversifiées pour un public qui l’est tout autant

Rennes, ville universitaire, s’attache à accompagner et guider les étudiant·es tout au long de leur cursus. Au-delà de la cybersécurité, l’appareil universitaire forme au journalisme, à la technologie pure, aux langues et aux activités physiques et sportives et s’ouvre au monde entier. Ses deux universités essaiment leurs campus sur tout le territoire comme dans la ville même. On compare la force de proposition universitaire à celle de Paris. À un détail important près, le climat. Rennes, c’est aussi la Bretagne, le charme d’une métropole vivante. Comme toute grande ville de plus de 100 000 habitants, la ville doit donc répondre aux attentes des Rennais·es en termes d’environnement et de climat, d’accessibilité, de hiérarchisation, de territorialisation. On incite aux changements de comportement, la municipalité travaille à garantir une mobilité pour tous, elle veut hiérarchiser et territorialiser les modes de déplacement et renforcer l’intermodalité à l’échelle du bassin de vie rennais. L’objectif principal ? Proposer des alternatives à la voiture solo. Covoiturage et transports collectifs sont mis en avant – toujours en accompagnant les changements de comportement.

Une CCI clé dans le dispositif entrepreneurial

La CCI Ille-et-Vilaine s’implique dans les intérêts des 49 525 entreprises présentes dans tout le département. Elle intervient dans le domaine de la formation initiale et continue pour aider les entreprises à développer les compétences dont elles ont besoin et s’adapter à l’évolution du marché. Elle soutient les projets de création et de reprise d’entreprise. Le budget consolidé de 112 millions d’euros de la CCI Ille-et-Vilaine est alimenté entre autres comme toute CCI par la taxe additionnelle à la contribution foncière des entreprises (Tacfe) et la taxe additionnelle à la valeur ajoutée des entreprises (Tacvae). Elle travaille à encourager la création de start-up et participe aux démarches des étudiants en quête d’emploi à la fin de leur cursus. La CCI Ille-et-Vilaine intervient à travers la Faculté des métiers, l’ESC Rennes School of Business. Hors équipements gérés, elle compte 272 collaborateurs qui mettent en œuvre le projet des chefs d’entreprise élus.

Ville colorée

Rennes encourage, on l’a dit, les arts et la culture sous toutes leurs formes. Elle soutient même le controversé street art. Rien à voir heureusement avec les tags vulgaires, insultants, pas très jolis, qui défigurent certaines façades de bâtiments. La ville promeut de véritables œuvres d’art avec mission de la colorer. Souvent en hauteur : les œuvres sont installées subtilement. On doit lever la tête pour les voir ! Un festival, le Teenage Kicks, invite annuellement des artistes de la rue de St-Malo, Nantes et Rennes.
La ville de la cybersécurité est immense. Elle est vivante. On ne s’y sent jamais perdu.

Marie Grousset

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