« Soundmates » par Charlotte Marek de l’ISIT

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Soundmates

21h. Une terrible envie de jouer de la musique se fait sentir… Assis sur le clic-clac de son studio parisien, Greg, les yeux dans le vague, contemple l’endroit où il avait l’habitude de ranger sa guitare. A cause de sa voisine Michelle, peu sensible au charme d’Hotel California, sa guitare a dû rejoindre la maison de ses parents où repose déjà sa batterie.

Les yeux clos, Greg se met à siffler et à tapoter du pied au rythme d’une chanson d’un boys band des années 80 et imagine le reste. Tout à coup, des beats à la batterie rythment une mélodie au piano, pianissimo puis forte, et voilà le moment du solo de guitare et des quelques notes du sax… Au moment d’ouvrir les yeux, un sentiment de tristesse envahit Greg.

Enfin, c’était avant de connaître Soundmates. Un jour, Damien, cet ami qui ne sait toujours pas différencier un violon d’une contrebasse, a parlé à Greg de ce service qui met en relation les musiciens entre eux, leur donne accès à des studios de répétition à moindre coût.

Depuis plusieurs mois maintenant, Greg joue en duo, en trio, en quatuor, se balade dans les différents studios de répétitions – bien qu’il ait une petite préférence pour celui en bas de chez lui – et participe aux Jam Sessions organisées afin de faire de nouvelles rencontres musicales.

Son projet en ce moment ? Envoyer ses enregistrements et tenter d’être diffusé sur la radio Soundmates. À terme, Greg compte bien profiter des autres services de la plateforme qui offre un accompagnement personnalisé aux musiciens qui, par exemple, souhaitent participer à des tremplins musicaux.

Depuis Soundmates, Greg est un musicien épanoui à Paris. Il retrouve, une fois par semaine, son groupe constitué de Lucie, Nico et Damien – qui endosse très sérieusement son rôle de joueur de triangle. Ainsi se sont ajoutés à tous les sons de ces voix et instruments, une autre musique, celle de leurs éclats de rire.

Charlotte Marek

Avis d’expert : Entretien avec Marianna Gyapay, responsable du parcours Entreprendre de l’ISIT (Institut de management et de communication interculturels) de Paris

« L’un des messages qu’on leur fait passer : seul le chemin parcouru compte, pas la validation du diplôme ! »

Hongroise, Marianna Gyapay a intégré l’ISIT il y a quatre ans. Sa trajectoire personnelle colle parfaitement à « l’interculturalité », qui s’affiche dans le libellé même de l’établissement. Elle navigue entre son pays d’origine et la France, décroche là-bas un master 2 en histoire, ici en histoire-géographie pour conclure par un PhD dans l’Hexagone. Et côté professionnel, là-aussi, les allers-retours sont nombreux, avec l’omniprésence du brassage interculturel. L’un de ses postes précédents : coordinatrice à Budapest du master TEMA Erasmus Mundus. « Mon parcours personnel peut être qualifié d’entrepreneurial, commente Marianna Gyapay, car un travail d’adaptation est nécessaire. Avec le besoin de bien connaître le client, ses attentes, donc celles de l’ISIT, par exemple. » Aujourd’hui, outre le parcours Entreprendre, elle pilote l’insertion professionnelle des diplômés de cette école, forte de 60 ans d’existence

Le parcours Entreprendre que vous pilotez concerne-t-il tous les étudiants ?

Management interculturel, stratégie internationale et diplomatie quelle que soit la spécialité choisie – l’ISIT en propose six – par les étudiants, tous sont sensibilisés à l’entrepreneuriat… Un exemple : ouvertes à tous, des tables-rondes sont organisées en M1 avec différents acteurs de l’écosystème entrepreneurial, entreprises, business angels… Notre objectif, avec un tel rendez-vous, est de montrer aux jeunes la diversité des profils, des trajectoires. La création d’entreprise n’est pas réservée à une élite. Il est bon de démystifier ce super héros qui réussit ! Notre population étudiante se compose à 80 % de filles. Une forme d’autocensure est parfois perceptible. Est-ce que je suis capable ? Est-ce que je connais quelqu’un dans le domaine ? Des pensées « limitantes » peuvent parfois se faire jour. Des séances d’ouverture qui poussent chaque année 70 à 90 étudiants à opter pour ce parcours entreprendre. 10% des diplômé-e-s de l’ISIT créent une entreprise à la sortie de l’école.

Quelle dimension est à travailler particulièrement avec les étudiants qui se lancent dans le parcours Entreprendre ?

Dans le milieu scolaire, l’examen a lieu à une date donnée. Une seule chance. Ce à quoi sont habitués les étudiants depuis leurs premiers pas dans le système scolaire. La démarche entrepreneuriale est bien différente. Une idée en tête ? Je la teste. Je la valide, si elle correspond aux attentes du marché. Si tel n’est pas le cas, on change de direction, on repart. L’état d’esprit n’est pas le même. L’échec ne doit pas faire peur. Cette mécanique-là est nouvelle pour nos jeunes. Et le travail en groupe est nettement plus développé aussi. A l’issue, ils sont probablement moins scolaires que les autres. L’un des messages qu’on leur fait passer : seul le chemin parcouru compte, pas la validation du diplôme !

[Mais, il faut quand même le décrocher]

Propos recueillis par Murielle Wolski

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