Voyages d’affaires : personnalisation à l’extrême pour les business travelers

Tout faire pour que le voyage ne tourne pas au vinaigre...
Tout faire pour que le voyage ne tourne pas au vinaigre...

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Oublier que l’on voyage

Compagnies aériennes et chaînes hôtelières recherchent de nouveaux services pour garantir personnalisation et confort optimal.

  1. Eviter les files d’attente et se relaxer
  2. Utiliser un service d’avion privé ou voyager en premium
  3. Dormir dans un lit plat dans les airs
  4. Choisir sa chambre d’hôtel à distance
  5. Ne pas attendre son taxi

«Le temps bien employé est souvent source de profits. A contrario, du temps gaspillé provoque souvent pertes et manques à gagner », écrivait Max Weber au début du XXème siècle dans « L’Ethique protestante et l’esprit du capitalisme », œuvre fondatrice de la sociologie moderne. C’est un fait. La clientèle d’affaires doit rentabiliser le temps passé dans les trajets. Faire la queue comme tout un chacun, patienter des heures dans une porte d’embarquement, chercher un taxi et enfin attendre au comptoir de l’hôtel, ne doit en aucun cas faire partie des petits rituels quotidiens du parfait businessman. « L’homme Pressé » qu’incarnait Alain Delon en 1977 dans le film d’Edouard Molinaro, adaptation du roman de Paul Morand paru en 1941, existe bel et bien de nos jours. Cet homme qui fréquente la classe affaires, les salons privés des hôtels et aéroports, a une ennemie jurée : l’attente. Place au confort et à la personnalisation. Les compagnies aériennes et hôtelières l’ont bien compris. Pour faire patienter une clientèle affaires qui représente une cible privilégiée, elles se montrent aux petits soins : executive lounge, snacking haut de gamme, kiosque presse international, produits bien-être, tablettes numériques, trousses de confort, SkyPriority, suivi électronique des bagages à l’aéroport, infos en temps réel, etc.

« Une fluidité du voyage, avec une communication appropriée, rassure la clientèle affaires quant au déroulement de son déplacement », explique Béatrice de Rotalier, directrice commerciale France de la compagnie américaine Delta Air Lines. Au Hilton Paris Opéra, « où la clientèle affaires représente environ 60% des réservations », Andrea Herrmann, responsable business développement au sein de l’établissement, ne dit pas le contraire. Elle a calqué son offre de services sur le rythme de vie effréné de ces clients pas tout à fait comme les autres. « Tous nos services sont accessibles 24h/24 afin que le voyageur professionnel soit indépendant et qu’il se sente ici comme à la maison. » Un petit déjeuner à 15 heures ? C’est possible. Un repas d’affaires en pleine nuit, aussi. Le business traveler n’a qu’à lever le petit doigt..

Fiction : Pas de temps à perdre pour Claude !

Directeur commercial d’une société spécialisée dans le développement et le déploiement de solutions logicielles dédiées au secteur de la construction métallique, Claude Liebig n’est pas homme à perdre son temps. Loin s’en faut. Valise à la main, il parcourt chaque semaine la planète : Moyen-Orient, Asie, Amérique du Sud. Des territoires en plein essor économique, où Constructo, le logiciel référence de sa société, connait un succès croissant. Claude, qui prend l’avion chaque semaine et parcourt des milliers de kilomètres, pour s’en aller vendre et déployer ses solutions informatiques, passe le plus clair de son temps dans les terminaux d’aéroports et les chambres d’hôtels. Le rituel est immuable. Direction le comptoir pour l’enregistrement des bagages. Claude aime voyager en business parce qu’il n’y a pas de file d’attente avant de faire valider son billet. Il sait aussi, une fois la douane passée, qu’un confortable espace lounge mis à disposition par la compagnie pour la clientèle affaires lui permettra de trouver le temps moins long. Le wifi offre un haut débit pour envoyer les dernières propositions commerciales par mail, les fauteuils sont confortables, le café et les mignardises fournies par une grande enseigne américaine excellentes. Et comble du luxe pour Claude : le silence est d’or dans ces salons. Claude est dans sa bulle et c’est ainsi qu’il aime voyager. Il prend place avant les autres passagers à bord de l’appareil, bien calé dans son fauteuil en cuir de la classe premium avec tout l’espace nécessaire pour se mouvoir. Dès son arrivée à bord, une fois installé, une large revue de presse internationale l’attend, des films et bien sûr un bon dîner. Car Claude ne partage pas le même repas que les autres. Il exècre le plateau repas de la classé éco. Non, les mets que consomme Claude ressemblent à ceux qu’il mijote à la maison, mais en mieux puisqu’ils ont été pensés par un grand chef étoilé, servis dans une vraie assiette avec des vrais couverts. Mais surtout, ce que Claude préfère à bord, c’est la qualité de la literie. Une fois son dossier incliné, il dispose d’un confortable et beau lit pour dormir à plat, presque aussi douillet que celui qu’il retrouve en de trop rares occasions à la maison. Il en oublierait presque qu’il est à 30000 pieds au-dessus du sol, quelque part dans les airs sur le chemin qui le mène de Paris à Rio (Brésil), lorsque le sommeil le gagne. Avant de s’endormir, Claude Liebig profite une dernière fois du service wifi de la classe premium pour réserver sa chambre d’hôtel à distance, via l’application de l’établissement dans lequel il logera durant toute cette semaine. Ce sera vue mer et dernier étage pour l’homme d’affaires qui a choisi l’une des plus belles suites de l’hôtel surplombant la célèbre plage de Copacabana pour égayer son séjour brésilien. À son arrivée à l’aéroport international de Rio, le taxi est déjà là et attend Claude. C’était inclus dans la prestation de la compagnie aérienne. L’ubérisation  de notre société a parfois du bon.

  1. Éviter les files d’attente et se relaxer

Rendons à César ce qui est à César, la première compagnie à avoir imaginé un service coupe-file pour sa clientèle affaires, c’est Delta Air Lines, comme le rappelle Béatrice de Rotalier, directrice commerciale France de la compagnie américaine. « Chez nous, l’accompagnement démarre dès l’arrivée à l’aéroport. Delta est d’ailleurs à l’origine du produit SkyPriority qui propose aux voyageurs fréquents un enregistrement dans une zone qui leur est spécialement réservée, des fast tracks pour passer les formalités, un embarquement et une livraison de bagages prioritaires. » Ce service s’est aujourd’hui largement démocratisé, la clientèle affaires ne pourrait s’en passer. Il constitue la base d’un voyage réussi offrant un maximum de fluidité dans les temps de déplacement.

  1. Utiliser un service d’avion privé ou voyager en premium

Toujours dans un souci de personnalisation et de confort, les compagnies n’hésitent plus aujourd’hui à proposer des vols privés, uniquement dédiés à une clientèle affaires. C’est le cas de Lufthansa qui a développé, il y a 11 ans déjà, un service de voyages exclusifs en avion privé, en collaboration avec NetJets, leader mondial de l’aviation privée. « Lufthansa Private Jet est désormais un pilier de notre service premium, ce qui répond parfaitement à notre objectif de devenir la première compagnie aérienne “5 étoiles” des pays occidentaux », explique l’ambitieux vice-président des opérations commerciales de la compagnie, Jens Bischof. Lufthansa Private Jet assure plus de 1000 vols par an et son activité complète le service first class du Groupe Lufthansa en Europe et en Amérique du Nord. Le gros plus de ce service ? Il propose à sa clientèle un dispositif de réservation très flexible, permettant d’effectuer des achats de billets jusqu’à dix heures avant le départ en Europe et douze heures en Amérique du Nord. Les voyageurs ont le choix parmi plus de 1000 destinations et peuvent même choisir la taille de leur avion (petite, moyenne ou grande) en fonction du nombre de passagers et du trajet. Les tarifs varient en conséquence. Comptez, par exemple, environ 7400 euros pour un vol entre Munich (Allemagne) et Milan (Italie) dans un avion de petite taille (type Embraer Phenom 300). Bien sûr, les passagers de Lufthansa Private Jet ont accès à l’ensemble des lounges Lufthansa et Swiss à travers le monde. Le service inclut également un transfert en limousine aux hubs de Francfort, Munich, Düsseldorf et Zurich.

  1. Dormir dans un lit plat dans les airs

Rien de tel qu’une bonne nuit de sommeil pour arriver en forme au travail le matin. Aujourd’hui, les compagnies ont toutes repensé leur classe affaires et mettent à disposition de la clientèle des sièges entièrement inclinables qui se transforment en lit douillet de près de deux mètres, et permettent à chaque voyageur d’avoir une véritable intimité. Chez OpenSkies, compagnie française filiale premium de British Airways, ce service se nomme « Biz Bed ». 20 sièges à chaque vol, répartis sur deux rangées seulement, se transforment en lits parfaitement horizontaux, une fois inclinés à 180 degrés. La compagnie qui effectue principalement le trajet entre Paris et New York depuis 2008 offre, en plus, à chaque passager en « Biz Bed », tout le nécessaire pour passer une excellente nuit : couette molletonnée en coton égyptien, produits de beauté fournis par la marque Elemis, sous-matelas moelleux, oreiller et même… un pyjama aux couleurs de la compagnie !

  1. Choisir sa chambre d’hôtel à distance

Depuis l’aéroport ou même grâce au wifi dans l’avion, il est désormais possible de booker, à distance, la chambre de ses rêves. Ce service, la chaine d’hôtels internationale Hilton le propose. « Il suffit de télécharger notre application Hilton HHonors », explique Andrea Herrmann, responsable business développement du Hilton Paris Opéra. Chaque voyageur peut ensuite choisir son niveau de gamme de chambre, sa localisation dans l’hôtel et sa superficie et régler en ligne. Par ailleurs, si vous entrez vos codes de CB lors de votre inscription, plus besoin ensuite de la ressortir à l’hôtel. « C’est un service très pratique pour notre clientèle, confirme Andrea Herrmann. Tout se fait via notre application. » Lancée au printemps 2015, l’appli Hilton HHonors compte déjà 57 millions de membres à travers le monde.

  1. Ne pas attendre son taxi

Sauter dans le premier taxi, ce n’est pas toujours évident quand il y a une foule de personnes à la sortie de l’aéroport. Openskies, compagnie transatlantique, a donc décidé de s’associer à Uber, afin de fournir un service « porte-à-porte » à ses clients. C’est une première en France pour l’opérateur de VTC. « Avec ce partenariat international, notre ambition est d’offrir une expérience porte-à-porte fluide. Grâce à Uber, le passager Openskies peut disposer d’un chauffeur en toute simplicité », explique Thibaud Simphal, général manager Uber pour l’Europe de l’Ouest. Attention, cette offre n’est valable que pour le client faisant le voyage aller-retour en classe Biz Bed Openskies. Il se verra offrir le transfert depuis son domicile ou son bureau jusqu’à l’aéroport d’Orly à Paris, de Newark ou de JFK à New York. Autre idée en cours de développement par Airbus : un service de taxi aérien. Ce n’est plus de la science-fiction, le film de Luc Besson « Le Cinquième Elément » se réalise. Dès 2017, le constructeur français a confirmé que le vol d’un prototype de taxi aérien aura lieu dans son centre d’innovation A3 basé dans la Silicon Valley aux États-Unis. Cet aéronef autonome, baptisé Vahana, pourrait ainsi dès 2020 (début de la commercialisation du service), transporter ses premiers passagers. Comme un VTC, le client pressé pourra commander un hélicoptère urbain, via son smartphone. Ce qui lui permettra de s’affranchir des bouchons.

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