2018, meilleure année du tour-operating

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89,4 millions de touristes internationaux ont visité la France en 2018, soit une hausse de 3 % par rapport à 2017 malgré les manifestations des gilets jaunes. La France reste la première destination touristique mondiale devant l’Espagne (81,8 millions), les États-Unis (76,9 millions) et la Chine (60,7 millions). En retrait pourtant côté recettes avec une troisième place derrière l’Espagne et les États-Unis : 55,5 milliards d’euros pour 2018 (+6,5 %) selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT).

«Le secteur se porte bien avec cependant quelques signes de vigilance : un tassement des déplacements à caractère professionnel, un léger retrait des ventes de voyages à forfait, compensé par l’organisation de voyages sur-mesure et globalement un été en demi-teinte pour les tour-opérateurs », décrypte Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage. Un chiffre, 4 800, le nombre d’agences de voyages et de voyagistes en France selon la dernière étude de l’Insee publiée en janvier 2019. Des entreprises qui emploient 28 000 salariés équivalent temps plein. Pour Jean-Pierre Mas, « l’intérêt des start-up et, plus généralement, des nouveaux acteurs, pour le voyage, traduit l’attractivité et le dynamisme de notre secteur ».

Les défis numériques et écologiques

Côté tour-operating, ses acteurs parlent de 2018 comme de « la meilleure année de la décennie ». Au cours de la période du 1er novembre 2017 au 31 octobre 2018, les tour-opérateurs membres du Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto) ont fait voyager 4,35 millions de clients, soit une hausse de 8,6 % par rapport à l’exercice précédent. Dans le même temps, ils ont généré un volume d’affaires de 4,49 milliards d’euros, en augmentation de 7,4 %, pour une recette unitaire moyenne de 1 031 euros, en baisse de 1,1 %. Le retour des grandes destinations qui portaient l’activité avant les printemps arabes (Maroc, Tunisie, Égypte) et le maintien des destinations d’Europe du Sud (Canaries, Grèce, Espagne…) expliquent cette année record. Pour René-Marc Chikli, président du Seto, « l’enjeu du numérique a bouleversé les comportements des clients et a fait évoluer la situation concurrentielle. Afin de pérenniser sa valeur ajoutée sur les segments du marché visé, un TO doit s’engager dans une transformation numérique de son processus de travail ainsi que dans une évolution de sa structure organisationnelle. Ensuite, dit-il, les TO font face au défi écologique qui impactera de plus en plus l’activité de tourisme. La réduction du CO2 dans l’ensemble de la chaîne touristique est un impératif qui impose aux TO de profondes modifications dans leur fonctionnement, en amont et en aval. »

L’avènement du mobility manager

Le voyage d’affaires lui aussi retrouve le vent en poupe. + 3,3 % : telle sera la hausse en 2019 des dépenses de voyages d’affaires en France, à plus de 29,9 milliards d’euros, après une hausse identique en 2018, selon le cabinet Epsa. « Les déplacements du collaborateur sont considérés aujourd’hui de manière globale. Aussi, le door-to-door qui n’était qu’un concept il y a quelques années devient une réalité en termes de structuration de l’offre fournisseur à destination des entreprises », se félicite Michel Dieleman, président de l’Association française du travel management (AFTM). Qui pointe deux défis majeurs auxquels le secteur est actuellement confronté : « Dans la réalité de son quotidien, le travel manager devient de plus en plus un mobility manager. Ils sont malheureusement encore trop peu à en avoir le titre. L’AFTM est justement là pour accompagner les entreprises dans leur réorganisation, qui doit mettre au centre la mobilité du collaborateur. C’est l’un des objectifs forts de notre comité de développement composé d’acteurs précurseurs en la matière. »

Des événements plus personnalisés, inhabituels et mémorables

Enfin, le marché du voyage événementiel a généré 7,3 milliards d’euros de dépenses des entreprises françaises en termes de séminaires, de congrès et de déplacements incentives, soit une hausse de 4,2 % par rapport à 2017, selon le cabinet Epsa. Le MICE – Meetings/Incentive/Conferences/Exhibitions/Events – représente en moyenne 26 % du budget déplacements des entreprises. « Ce secteur se porte bien, avec une légère croissance. Les réunions et événements jouent, de plus en plus, un rôle important dans la croissance et le développement de l’image de marque des entreprises. On constate une recherche permanente de l’innovation : nouveaux lieux, formats originaux, prise de parole plus “aspirationnelle”, l’utilisation des réseaux sociaux comme caisse de résonance », détaille Stéphane Vallageas, président de GBTA France. Les enjeux ne manquent pas : ré-imaginer les formats des événements pour qu’ils soient écoresponsables ou encore se différencier et maximiser l’expérience des participants. Les entreprises doivent proposer des événements plus personnalisés, inhabituels et mémorables.

Jonathan Nahmany

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