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Aujourd’hui, le degré de la responsabilité sociétale des entreprises devient déterminant pour développer leur activité. Et pour cause, les clients, les fournisseurs, les actionnaires, les employés ou encore les pouvoirs publics vont de plus en plus donner un avantage compétitif aux organisations perçues comme les plus responsables. Mais la RSE constitue également un enjeu culturel pour notre modèle économique français et plus largement européen. Les entreprises américaines ont depuis un certain temps identifié ce point majeur et essayé d’imposer un modèle de responsabilité correspondant à leur culture. Il n’est pas anodin par exemple que le label B-Corp soit une émanation de la Silicon Valley.
Qu’en est-il de la France ?
La France est bien sûr engagée dans cette « démarche responsable » et notamment certaines lois récentes comme par exemple la loi Pacte, poussent à accélérer le mouvement. Nous possédons en outre plusieurs domaines d’excellence sur lesquels, plutôt que de nous adosser au mouvement mondial, nous nous sommes positionnés comme leaders. Je pense bien sûr à la finance responsable, mais aussi aux achats responsables. L’Observatoire des Achats responsables, le label Relations fournisseurs et achats responsables créé par le Médiateur des entreprises et le Conseil national des Achats en 2012, et la norme ISO 20400 que la France a contribué à bâtir en 2016, en sont une parfaite illustration. Cet avantage compétitif d’une RSE achats à la française doit impérativement être maintenu, voire élargi : nos outils doivent devenir des standards en France et si possible en Europe, et pourquoi pas sur le plan mondial.
Au-delà de l’avantage compétitif que procure la reconnaissance des organisations à être des acheteurs responsables, la diffusion d’une culture d’achats responsables sera un accélérateur de relance et de confiance entre les acteurs économiques. Si nous parvenons à ce que nos organisations progressent en tant qu’acheteurs responsables, nous mettons en place des chaînes vertueuses. Ainsi, un grand compte public ou privé qui s’engage dans les achats responsables va progressivement embarquer dans sa démarche l’ensemble de sa filière, soit potentiellement des centaines d’entreprises.
Le levier « achats » est donc l’un des plus puissants pour déployer la RSE dans notre pays. C’est pourquoi fin novembre 2020, Olivia Grégoire, secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale, solidaire et responsable, m’a confié une mission d’évaluation en faveur du développement du label Achats responsables. Le rapport que je lui ai remis début avril, formule 39 recommandations. Il propose notamment la création d’un parcours vers l’excellence achats responsables accessible à tout type d’organisations, privées et publiques. Un outil d’autodiagnostic mis en ligne prochainement, permettra ainsi de mesurer ses progrès et d’avancer vers le label. Le rapport préconise également l’exemplarité de l’achat public avec 80 % des achats de l’État labellisés à horizon 2022. Enfin, le label Achats responsables sera doté d’une base juridique solide et d’une gouvernance renforcée lui permettant de devenir un label « reconnu par l’État ».
Depuis 10 ans déjà, les équipes du Médiateur des entreprises œuvrent pour une économie plus responsable en faisant évoluer positivement et durablement les comportements dans les relations client-fournisseur. Je suis particulièrement fier que notre label puisse désormais être largement déployé auprès de toutes les organisations, tant privées que publiques. Alors n’attendez plus et rejoignez-vous aussi cette chaîne vertueuse des achats responsables !