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Un événement
L’événement du moment, c’est le projet du Salon de l’engagement, en particulier la recherche de partenaires, pour qu’il ait lieu, à Paris, l’été prochain. Nous partons d’un constat imparable : la désimplication gagne dans tous les domaines : personnel, professionnel, électoral. Alors la réponse des optimistes lucides s’impose : promouvoir l’engagement sous toutes ses formes, dans tous les domaines. J’étais bien loin de penser, en ouvrant, en 1990, mon livre Nous sommes ici par la volonté des médias par une anecdote sur une secte américaine que, trente ans plus tard, le comportement de ses adeptes allait faire école partout. Je parlais des « Patates de sofa », une association pour laquelle la vraie vie était à la télévision. Pas de pause déjeuner, on mange devant le poste. L’amour ? Est-ce vraiment utile ? C’est plus excitant de regarder un porno ou alors pendant les pubs. Les courses ? Il suffit de commander sur écran. Sortir ? Vous risquez de vous faire agresser. Voyager ? À quoi bon, on découvre le monde à la télé. Comment en est-on arrivé à ce que ces comportements extrêmes, ce choix du virtuel à l’encontre du réel, finissent par imprégner nos comportements d’aujourd’hui ? Il y a d’abord la commodité. Plus la peine d’aller chercher, tout vient à vous. La nourriture, la presse, les journaux, les vêtements, les voyages et même l’amour avec les sites. Nous sommes netflixés, amazonisés, uberisés, tinderisés. Le confinement a brisé des couples et des familles comme si le fameux vivre ensemble était trop contraignant, comme si la solitude devenait tendance, le vivre seul… le nec plus ultra ! Toutes les formes de repli, accentuées par la crise sanitaire, le télétravail et la limitation des interactions humaines sont à l’oeuvre. Oui, nous voulons faire reculer la désimplication en mettant en valeur les entreprises, les fondations, les associations, les services publics, les territoires qui prennent des initiatives, passent à l’action et font du vivre-ensemble autre chose qu’une banale promesse. Chers lecteurs, si vous avez une idée, une suggestion n’hésitez pas à la communiquer à notre magazine qui sera évidemment partenaire média de l’opération.
Les livres
Du côté de la littérature, parlons du dernier ouvrage de mon ami Luc Ferry : La vie heureuse, sagesses anciennes et spiritualité laïque (éditeur, l’Observatoire). J’avoue ne pas très bien comprendre pourquoi la psychologie positive (qu’il abhorre désormais) accepterait dans la sérénité la vieillesse et la mort. Je ne le suis pas non plus dans sa défense du transhumanisme pour allonger la vie en bonne santé et susciter une humanité moins bornée, moins violente et plus sage. À mon sens, l’avenir dira si nous maîtrisons les incroyables avancées qui seront permises par l’homme augmenté ou si elles seront détournées pour donner corps, au pire, au projet fou et avorté de la race supérieure et, au mieux, à la société à deux vitesses. Mention spéciale aussi pour La France en héritage d’André Larané (éditions de L’Artilleur). N’en déplaise aux déclinistes, l’auteur passe en revue tout ce que la France a apporté au monde, des Gaulois à nos chercheurs et grands hommes.
La personnalité
La personnalité, en lien avec le rayonnement international de la France, est le dernier prix Nobel de chimie, Alain Aspect. Un scientifique épatant qui s’est engagé toute sa vie et a mis en lumière, excusez du peu et du jeu (de mots), le doute d’Einstein à propos de la physique quantique. Laquelle stipule que deux particules sont parfaitement corrélées même à (très grande) distance. Pour Einstein, comme rien ne peut dépasser la vitesse de la lumière, cette implication du changement d’état de l’une des particules instantanément enregistré par l’autre particule (l’intrication) remettait carrément en cause la physique quantique elle-même… Faites comme moi, accrochez-vous. J’ai au moins appris un nouveau mot : l’intrication (état de ce qui est enchevêtré). n