L’échec et le rebond, un effet de mode ?

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Anne Baron, directrice générale de l'association Les Rebondisseurs Français.
Anne Baron, directrice générale de l’association Les Rebondisseurs Français.

La mode est dans de sales draps. Mais après tout, cela ne fait-il pas partie du jeu ? Une chronique signée Anne Baron, directrice générale de l’association Les Rebondisseurs Français

La fin d’une génération de magasins

Ces dernières années, on dénombre pléthore de victimes de la mode. Pas de collection Printemps-Été 2023 pour Camaïeu, Kookaï, André, Cop.Copine, San Marina… La mode est dans de sales draps. Les claps de fin s’enchaînent pour ces chaînes de magasins des années 1990 : un vrai défilé ! Certaines avaient pourtant tenté de tirer leur épingle du jeu, en vain. Faute de bas de laine et de trouver repreneur à leurs pieds, elles doivent tirer leur révérence. Les consommateurs en ont-ils ras la casquette ? À qui tailler un costard dans cette histoire ? Faut-il s’inquiéter pour ceux qui restent ? Vont-ils eux aussi finir au vestiaire ? Ou choisiront-ils de rebondir pour ne pas se prendre une veste ?

Des salariés à la mode

Alors que certains voient le rideau tomber et ont le moral dans les chaussettes, d’autres remontent sur le podium et sont bien dans leurs baskets. En 2014, des salariés de La Redoute avaient fait le choix de croire encore en leur entreprise et en des jours meilleurs. Presque dix ans plus tard, après avoir investi quelques centaines d’euros chacun, ils voient aujourd’hui l’entreprise se faire racheter… Et ainsi remplir leur porte-monnaie !

L’entreprise va changer de style, mais les salariés qui ont participé à son rebond il y a neuf ans, voient leur confiance (et leur patience) récompensée. Ils ont osé, ce qui a permis à La Redoute de s’en sortir, et aujourd’hui, ils sont sous les feux des projecteurs et ont des paillettes dans leur vie…

Le rebond de la mode, demain ?

De nouvelles graines émergent : plus axées sur la seconde main comme Le Bonnet de Douche, le made in France comme Kleman ou encore des fabrications plus éthiques, voire recyclées comme Hopaal. Vont-elles maintenant porter la culotte sur le marché de la mode ? Après de timides essayages, les petites entreprises et start-up semblent trouver leurs consom’acteurs. La France serait-elle en train de basculer vers un prêt-à-mieux-porter tout en se serrant la ceinture ?

De jeunes pousses ont également bien grandi depuis une dizaine d’années : tirons ainsi notre chapeau au Slip Français ou à Jeans 1083. La mode « à l’ancienne » peut aller se rhabiller. Et demain ? C’est une autre paire de manches ! Mais il va falloir anticiper et se tenir prêt à rebondir pour ne pas, à leur tour, y laisser leur chemise…

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