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Vers un rebond industriel. Une chronique signée Anne Baron, directrice générale de l’association les Rebondisseurs Français.
Des entreprises de différents secteurs reviennent en France pour des questions de qualité, d’approvisionnement, environnementales ou par nécessité. Le rebond industriel est-il en marche ?
Lunii : le retour en France ? c’est dans la boîte !
Créée en 2014, Lunii a planché pendant deux ans pour aboutir à une fabrication française. Jusqu’en 2020, la fameuse boîte à histoires qui fait un carton auprès du jeune public était fabriquée en Asie. Après la crise covid, et à la suite d’un appel d’offres, pas de pot pour les différents candidats européens : c’est l’usine BMS Circuit située à Bayonne qui déboite et double ses concurrents !
Lunii ne s’arrête pas là. L’entreprise qui lance cette année le grand frère, Flam, un baladeur interactif à destination des pré-ados, ne s’est pas fait mettre en boîte par l’écosystème qui a accueilli avec un vif engouement cette nouvelle. Aujourd’hui, le nouveau boîtier, Flam, futur succès déjà bien annoncé au vu des résultats de la campagne Ulule (+ de 1 583 % de l‘objectif initial en seulement quelques jours), sera lui aussi fabriqué en France mais c’est Asteelflash à Strasbourg qui va emboîter le pas.
Pour y voir plus clair, Krys revient en France
L’adieu à l’Asie ? Celui-ci a sauté aux yeux de l’entreprise après l’épidémie de covid. De nouveaux emplois créés, une capacité de production décuplée : l’opticien Krys voit grand ! Inscrit dans la stratégie RSE de l’entreprise, l’agrandissement de son site à Bazainville en met plein la vue. La relocalisation de la production des verres du célèbre lunetier va en effet permettre de garder un œil sur l’impact environnemental et de réduire celui-ci grâce à divers investissements qui ne sont pas que de la poudre aux yeux.
Après des périodes complexes, notamment de pénuries, ce retour en France les yeux fermés, qui coûte certes les yeux de la tête, montre que les industriels n’ont pas froid aux yeux et ne doivent pas quitter la France (des yeux) pour de nombreuses raisons – environnementales, mais pas uniquement. Bien vu les opticiens !
Rebond sanitaire face aux pénuries
La covid a également mis en avant la nécessité de relocaliser la production de certains médicaments essentiels. Les pénuries successives ne sont pas à prendre avec des pincettes mais sont de vrais signaux d’alerte : la France ne peut pas rester comprimée sous peine d’effets secondaires. L(’hyper)tension sur certains médicaments est une vraie problématique pour de nombreux patients.
La relocalisation dans le secteur pharmaceutique n’est pas un placebo et se fait, aujourd’hui, à dose homéopathique. En effet, pour les fabricants ce n’est pas une siné-cure bien qu’il y ait une accélération des relocalisations pharmaceutiques avec 13 rapatriements de production en 3 ans.
Une capacité de production accrue et une meilleure innovation pour garantir un accès aux médicaments essentiels font partie intégrante du plan France 2030 afin de sécuriser les approvisionnements et que le pays ne se retrouve pas sous perfusion et donc dépendant. Espérons que ce retour en France sous ordonnance ne soit pas une pilule difficile à avaler pour les laboratoires, mais plus un remède qui permettra d’éradiquer les pénuries.