La grève, nouveau sport olympique ?

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La « Phryge olympique » représente un symbole révolutionnaire… (Crédits : Shutterstock)

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Et si les festivités des JOP se transformaient en grève générale ? Ce chiffon rouge est agité par certains syndicats.

Vraie volonté ou bluff destiné à faire pression ? La CGT et FO n’excluent pas de faire grève durant les JOP. De premiers préavis sont déposés. 

Revoilà les syndicats ! Jadis au centre de l’actualité lors de la contestation de la réforme des retraites, les centrales s’invitent de nouveau au cœur du débat public. Le tout en faisant planer une menace latente, aux airs de bruit de fond et qui pourrait bien demain nous exploser au visage. Une grève olympique, voilà ce que préparent à mi-voix, dans le confort de leurs locaux, la CGT et FO.

Plus « responsable », la CFDT assure qu’elle ne tient pas à « gâcher la fête ». Une bonne nouvelle, même si le syndicat dit « réformiste » n’est que peu représenté dans les secteurs capables de bloquer les Jeux : transports, éboueurs, audiovisuel public… Autrement dit, son attitude certes intéressante demeure presque sans conséquences.

Souffler sur les colères

« Il faut que le gouvernement prenne la mesure du défi social des Jeux et prenne les décisions à la hauteur », lance Sophie Binet sur Franceinfo, le 7 mars dernier. La cheffe de file de la CGT n’hésitera pas à déstabiliser ce moment phare. Menaces en l’air ou véritable volonté de tout bloquer ? Trop tôt pour le dire. Elle veut rencontrer le Premier ministre Attal.

« La CGT Fonction publique déposera des préavis de grève après la réunion qu’on doit avoir le 12 mars au niveau de la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) si nous n’avons pas les réponses voulues », argue pour sa part Céline Verzeletti, patronne de la fédération CGT des fonctionnaires d’État. Cette « rouge », plus radicale encore que sa collègue Binet, est prête à sauter le pas. En coulisses, la communiste pur sucre s’active pour convaincre les troupes de se rallier à cette option.

La CGT adresse un « carton rouge » au gouvernement

La fameuse Sophie Binet semble d’ailleurs emboîter le pas à sa base, prête à tous les coups d’éclat. La lointaine successeure d’Henri Krasucki exprime ses revendications : « D’abord celles et ceux qui vont devoir travailler beaucoup plus que d’habitude avec des heures sup’, des congés payés qu’ils ne pourront pas prendre. Et donc pour ceux-là, nous demandons quelles sont les conditions sociales de ce travail, comment est-ce qu’on va héberger tous les travailleurs et travailleuses qui devront venir en Île-de-France pour les JO ? ».

Sur sa lancée, Sophie Binet s’est permis d’adresser un « carton rouge » au gouvernement, qu’elle accuse d’avoir manqué à sa parole quant à la préparation sociale des JO. Pendant ce temps, le sénateur Renaissance des Hauts-de-Seine Xavier Iacovelli ose affronter les centrales rebelles. Sur BFM TV, il se lance sans faux-semblants : « Les JO, c’est avant tout le fair-play, aujourd’hui la CGT joue l’anti-jeu ».

L’erreur de Tony Estanguet

Moins habile, le sympathique Tony Estanguet, président du COJO, réclame pour sa part une « trêve sociale ». « J’ai envie qu’on accueille le monde dans les plus belles conditions et qu’on ne gâche pas la fête », espère-t-il sur France 2. Un propos qui ne peut que susciter l’ire des travailleurs… En effet, la précarité des modestes ne sera pas suspendue par enchantement durant les Jeux et il est probable que ceux-ci soient d’abord et en très large partie l’occasion d’un divertissement élitiste.

Ainsi, il apparaît qu’un préavis de grève est déjà déposé à la RATP. Les taxis marseillais menacent également d’entrer dans la danse : « Les JO sont un bon moyen pour se faire entendre. Nous sommes attachés à l’image de la France mais nous sommes là pour défendre notre métier. Il y a de fortes chances qu’on se mobilise sur cette période », revendique Rachid Boudjema auprès de nos confrères de La Provence. Le président de l’intersyndicale des taxis des Bouches-du-Rhône n’exclut rien.

Céder à ce qui s’apparente à un chantage ?

Les professions au fort pouvoir de nuisance savent bien qu’elles ont barre sur un gouvernement Attal qui ne peut absolument pas se permettre les images d’une France bloquée en mondovision, au cœur des JOP. Celui-ci a d’ailleurs mis entre parenthèses son programme de réforme durant le premier semestre 2024. L’urgence, c’est d’attendre. Tant pis si la France est au bord de la faillite.

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