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Leçon de « latins »
Dans la mythologie grecque, les Amazones, étymologiquement « celles à qui il manque un sein », étaient de « semi-divinités » filles d’Arès et de la nymphe Harmonia qui avaient de fait renoncé à une part de leur féminité pour devenir de redoutables guerrières. Dit autrement, il s’agissait de se mutiler un sein pour pouvoir bander l’arc sans être gênée. Une métaphore qui trouve encore écho aujourd’hui lorsqu’Anne Lauvergeon, ex-patronne d’Areva qui a siégé dans plusieurs conseils d’administration ou Isabelle Kocher, DG d’Engie expliquent à quel point cela leur a coûté notamment de se sur-adapter pour convaincre et diriger dans un milieu d’hommes. Filons la métaphore de ces indomptables cavalières. Et nous constatons une organisation pyramidale reflet d’une société matriarcale qui dénigre les hommes. Une critique sociétale évidente où les règles ne sont faites que pour celles qui dominent. Une société où l’autorité ne se discute pas. Une organisation où le pouvoir – potestas en latin – incombe naturellement aux femmes. Un miroir inversé de notre société patriarcale latine ? La fonction symbolique de ce mythe résonne enfin avec le changement de paradigme qui s’opère dans les entreprises. Les femmes prennent plus de place et de pouvoir. Doucement… mais sûrement ? Du «pouvoir», les femmes l’utilisent en «pouvoir de» faire – potentia en latin – et de se réaliser… Elles sont les garantes de la diversité au sens large du terme et incarnent de nouveaux modes de management, une autorité légitime et respectée. Nos codes d’entreprise latins et « virilistes » seraient sur le point de vaciller.
Aragon avait déjà raison en disant que « la femme est l’avenir de l’homme ». Nous ajouterons juste qu’elle est aussi l’avenir de l’entreprise… et des organisations comme nous le suggérons dans notre dossier «En couverture».
L’avenir de l’entreprise se joue également sur sa propension à intégrer les nouvelles technologies dans leur transition digitale. Tant en termes de cybersécurité analysée dans notre «Tour du monde de l’innovation» que d’innovations de rupture comme l’atteste notre enquête en «Décryptage» consacrée aux applications de la transmission de pensée aux machines.
L’avenir s’envisage enfin en suivant les traces de nos nouveaux explorateurs. Ces explorateurs osent l’impensable ou ressuscitent d’anciens volcans économiques.
C’est d’ailleurs pour récompenser ces femmes et ces hommes que nous avons lancé, il y a trois ans déjà, les Trophées Optimistes d’EcoRéseau décernés cette année encore en partenariat avec le Printemps de l’Optimisme, incubateur d’énergies positives créé par Thierry Saussez à qui nous aurions également pu remettre un prix pour son initiative positive, qui met en lumière depuis cinq ans « les innovateurs, les traceurs, les entrepreneurs, etc. ».
Aussi le 22 mars dernier – à l’occasion de l’ouverture du Mois de l’Optimisme à la CCI Paris Île-de-France dans les salons de l’hôtel Potocki –, avons-nous décidé de récompenser deux «tempéraments» respectivement lauréats 2018 dans les catégories «Electron libre» et «Culture du rebond» : Cyril Aouizerate entrepreneur philosophe, co-fondateur de Mama Shelter et de MOB Hotel et Emery Jacquillat, dirigeant de Matelsom et de la Camif, qui démontrent que rien n’est écrit. Surtout pas l’avenir, encore moins les belles histoires. In hoc signo vinces.