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La nouvelle est tombée mardi 9 janvier peu avant 13 heures. Le Président de la République Emmanuel Macron a en effet écrit une nouvelle page de l’histoire politique française en nommant Gabriel Attal, 34 ans, comme Premier ministre.
Ce choix fait alors de l’ex-ministre de l’Éducation nationale, le plus jeune chef du gouvernement de la République mais également le premier à afficher ouvertement son homosexualité. Notons d’ailleurs que la confirmation de cette nomination a suscité diverses spéculations et interrogations. Que cela soit à propos d’éventuelles résistances internes ou de difficultés notables à trouver l’équilibre au sein de la nouvelle équipe gouvernementale.
Ainsi, la nomination de Gabriel Attal intervient après la démission contrainte d’Élisabeth Borne ce lundi 8 janvier, après vingt mois au gouvernement. Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale depuis moins de six mois, est apparu comme le bon successeur aux yeux du président de la République. Reconnu comme l’un des politiciens préférés des Français, le capital sympathie du jeune nommé a su jouer en sa faveur. De plus, le politicien a réitéré son engagement en faveur de l’éducation lors d’une réunion en visioconférence peu avant son annonce à Matignon, au sein de laquelle il soulignait que l’école demeure l’arme la plus puissante pour changer la société, et ce, indépendamment des évolutions futures.
Une annonce attendue
Après l’annonce, la passation. Entre tests de micros et répétitions avec la Garde républicaine, l’Élysée a tardé à officialiser cette nomination, initialement prévue lundi. Dès lors, ce « retard » a fortement contribué à alimenter les rumeurs et les spéculations au sujet du successeur de Madame Borne. Des questions ont peu à peu émergé quant à d’éventuelles résistances internes, notamment de la part de ministres tels que Gérald Darmanin et Bruno Le Maire, bien que ceux-ci aient vigoureusement démenti toute opposition à cette nomination.
En ce qui concerne la mission principale de Gabriel Attal en tant que nouveau Premier ministre, elle sera de former un gouvernement sous le signe du « réarmement », un concept vanté par le président Macron lors de ses vœux du Nouvel An. Ce réarmement englobe alors de façon assez générale des aspects industriels, économiques, européens et civiques, et ce, notamment à travers des réformes significatives dans le domaine de l’éducation. Un dossier que Gabriel Attal a porté avec audace depuis l’été de son accession à la présidence de l’Éducation nationale.
Gabriel Attal, pion du président ?
Certains observateurs voient dans cette nomination une stratégie offensive en vue des élections européennes de juin, où l’extrême droite est donnée gagnante en France. Emmanuel Macron a par ailleurs salué les qualités de Gabriel Attal, en affirmant que celui-ci partage ses combats depuis le début et qu’il possède toute l’énergie et tout le courage nécessaire pour porter les réformes à venir. Cette nomination intervient donc à un moment où le Président Macron fait face à des défis majeurs, notamment l’absence de majorité à l’Assemblée depuis 2022 et la montée du Rassemblement national présidé par Jordan Bardella.
Il ne faut tout de même pas oublier que le deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron est également marqué par des difficultés liées à l’adoption de l’impopulaire réforme des retraites ainsi que le passage en force de la loi immigration, allègrement soutenue par l’extrême droite. Cette loi a pour cause divisé la majorité présidentielle.
Une nomination non loin des critiques
En réaction à cette nomination, la gauche, de manière unanime, a appelé à un vote de confiance du Parlement. Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, a critiqué la nomination de Gabriel Attal, considérant que la fonction de Premier ministre disparaissait au profit d’un simple « porte-parole » et d’un « monarque présidentiel » gouvernant seul avec sa cour. Les critiques de la gauche mettent en avant un changement de casting sans réelle évolution politique, soulignant que cette nomination représente une continuité préoccupante pour l’avenir du pays.
Les appels à resserrer l’équipe gouvernementale se font donc entendre, alors que des rumeurs circulent sur le départ éventuel de certains ministres. Ceci reflète alors parfaitement les défis auxquels le président Macron se confronte dans la consolidation de sa majorité ainsi que dans l’orientation de son mandat. Dans ce sens, la nomination de Gabriel Attal en tant que Premier ministre marque un tournant significatif dans le paysage politique français, tout en suscitant des questionnements et des réactions diverses quant à son impact sur la gouvernance et les perspectives d’avenir du pays.