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Réunis les 17 et 18 octobre par le ministère de l’Éducation nationale, les représentants des collectivités territoriales ainsi que les syndicats enseignants ont travaillé sur le renforcement de la sécurité des élèves et du personnel au sein des établissements scolaires.
Alors que la France se remet doucement de la disparition brutale, de l’enseignant Dominique Bernard, abattu le 13 octobre dernier à Arras, la sécurité des établissements scolaires occupe la place majeure des débats. Ces acteurs ont donc évoqué plusieurs pistes, ils proposent désormais différents niveaux d’actions.
Élisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa, a déclaré, à l’issue de cette réunion : « On a fait un constat partagé sur le fait qu’il y a une nécessité de mieux sécuriser les écoles et les établissements […] Mais qu’on ne peut pas transformer les établissements en prisons ». L’enjeu est donc de permettre le renforcement de la sécurité tout en restant dans une certaine mesure.
Ce qu’il faut retenir, c’est que trois niveaux d’actions ont été retenus. Premièrement, tous les acteurs concernés sont unanimes, il faut impérativement renforcer, et ce, sans délai, les mesures de sécurité déjà existantes. Il est question des contrôles des sacs des élèves et du personnel, de la limitation des attroupements, mais aussi d’un renforcement pédagogique des dispositifs de sécurité déjà existants.
Intensifier le PPMS
Il est notamment question du Plan particulier de mise en sûreté (PPMS), qui d’après le ministre de l’Éducation a permis à Arras « d’éviter un carnage absolu ». En effet, à l’issue des attentats de Paris de 2015, le plan a vu le jour afin de préparer aux risques liés au terrorisme et aux intrusions.
D’ailleurs depuis 2016, les établissements scolaires doivent obligatoirement réaliser 3 exercices de sécurité par an, dont un entièrement consacré à ce domaine. Cet exercice se différencie facilement des autres puisque l’alarme qui l’annonce est différente. Pour Jérôme Fournier, secrétaire national du SE-Unsa : « Les procédures doivent être connues sur le bout des doigts par tous […] Cela nous a montré que c’était la meilleure protection. »
Résoudre les failles
Ce plan et autres procédures évoquées précédemment ne sont pourtant pas sans failles. Plusieurs établissements ont relayé différents dysfonctionnements. Par exemple, dans certaines infrastructures, il n’y a pas de sonnerie différenciée pour annoncer le PPMS. De plus, certaines portes ne ferment pas à clé, tout comme le parking des professeurs qui reste accessible à tous dans certains cas. Enfin, une majorité d’établissements décrient un manque considérable d’effectif, ils déplorent de nombreux accès non surveillés par manque de personnel.
C’est d’ailleurs pour les résoudre que Gabriel Attal a d’ores et déjà fait parvenir un questionnaire à destination de près de 60 000 chefs d’établissements scolaires français. Ceux-ci sont à remplir avant le 20 octobre, ils visent à pointer du doigt d’éventuelles failles de sécurité au cas par cas.
Une piste technique, et l’humain dans tout ça ?
Les deux innovations les plus évoquées sont les portiques d’accès et la vidéosurveillance. Ces pratiques, combinées ou non, font l’œuvre de tests à l’échelle locale. Pour les portiques, la quasi-totalité des lycées d’Auvergne-Rhône Alpes en possède déjà. François Bonneau, président de la région Centre-Val de Loire assure qu’il veut « une couverture totale des établissements ». Cependant, ce système à badge est un investissement colossal. De plus, ce dispositif n’est pas non plus adapté aux établissements anciens de centre-ville qui n’ont pas la place d’accueillir des portiques métalliques.
Enfin, « il ne faut pas que l’école devienne un bunker » ajoute Guislaine David, co-secrétaire générale du SNUipp-FSU. Il faut aussi maintenir un climat propice, donnant envie aux élèves d’étudier. Le bon compromis peut être le renforcement des moyens humains dans les établissements. C’est souvent parce que des professionnels de l’éducation sont à l’entrée qu’ils peuvent détecter des situations anormales. François Bonneau conclut en précisant que ces moyens techniques ne fonctionneront vraiment « qu’en alliant des dispositifs physiques et de la présence humaine ».