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59 000 euros. Selon le cabinet Asterès, en 2022, les cyber-attaques ont coûté 59 000 euros en moyenne aux entreprises touchées. Et pour certaines PME, une telle perte pourrait même être fatale. Certains experts s’avancent : « Environ 60 % des PME-TPE qui ont subi une attaque cyber déposent le bilan six mois après », estimait à ce propos David Glijer, directeur de la transformation digitale d’ArcelorMittal. Un chiffre qu’il convient, toutefois, de traiter avec prudence.
La menace est créative…
Les entreprises voient d’ailleurs la cybermenace grossir à mesure que les progrès technologiques s’accumulent. Oui, l’IA est une bénédiction pour la productivité, mais elle peut tout aussi bien se révéler être un véritable vecteur de dangers. Notamment via les deepfake et les clonages vocaux. Certains hackers les utilisent maintenant pour passer les contrôles de sécurité. « Ils commencent à utiliser le clonage vocal pour tromper les systèmes de MFA (authentification multi-facteurs, ndlr) basés sur la reconnaissance vocale », lit-on dans le rapport SoSafe sur le cybercrime en 2024.
L’IA fait aussi office de facilitateur pour les neo-hackers. Alors qu’il fallait avant de solides connaissances, aujourd’hui plusieurs logiciels comme FraudGPT par exemple rendent bien plus facile l’accès aux techniques de hacking les plus vicieuses. En bref, dans les prochaines
années, les menaces vont se multiplier et prendre des formes toujours plus surprenantes. Gare aux ransomwares…
… Et les hackers reviennent toujours plus forts
Comment se défendre alors ? On ne le dira jamais assez : le meilleur outil, c’est la vigilance. En 2023, le marché de la cybersécurité s’élevait à 200 milliards d’euros environ. Un chiffre encourageant, mais insuffisant selon Allianz Commercial, le montant des investissements réalisés jusque-là n’est pas à la hauteur des « menaces à venir ».
Déjà en 2023, le nombre d’attaques visant des extorsions de data a augmenté de 50 % au premier trimestre. Et l’on devrait tomber de Charybde en Scylla : selon les projections effectuées d’Allianz, le coût total de ces attaques ransomwares (des logiciels de rançons) devrait avoisiner les 256 milliards de dollars d’ici à 2031. Alors oui, mieux vaut prévenir que guérir.
Heureusement, si d’un côté les hackers fourmillent de nouvelles techniques, de l’autre côté – celui des potentielles victimes – beaucoup d’innovations permettent de contenir les menaces. Plusieurs start-up françaises, comme Filigran par exemple, tirent d’ailleurs leur épingle du jeu. La jeune pousse propose aux entreprises des logiciels pour mieux comprendre les risques d’une cybermenace et mieux gérer les attaques. Depuis quelques années, ces initiatives-là se multiplient, et les entrepreneurs ne peuvent que s’en féliciter.
TANGUY PATOUX