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Prisca Thévenot, la porte-parole du gouvernement, est empêtrée dans les polémiques.
Voyez comme le sourire – un peu faux – se transforme si facilement en rictus… Prisca Thévenot n’aime pas vraiment qu’on la contredise. La porte-parole du gouvernement cristallise ces dernières semaines tous les aspects les plus désagréables de la politique politicienne « sauce cabinet de conseil ».
Une propension à mentir face caméra, sans même sourciller, un usage immodéré de la langue de bois et surtout, surtout, une arrogance qui ne repose… en vérité sur aucune compétence ni réalisation personnelle. Ses bévues en conférence de presse ne semblent pas la faire douter. Chacun se souvient notamment de son bobard sur un « faux attentat déjoué ». Déjoué d’autant plus facilement qu’il n’existait pas ! Pas d’excuses publiques à ce jour.
Elle se prend souvent les pieds dans le tapis
Cette macrono-macroniste tendance Macron applique à la lettre les consignes de son président, lequel clama à ses troupes au cœur de la crise Benalla : « Soyez fiers d’être des amateurs. » Même chose lorsque plus récemment, elle s’emporte face aux propos de Marion Maréchal contre la GPA (gestation pour autrui). Prisca Thévenot aurait-elle oublié que cette pratique est interdite en France ? Un moment d’absence, assurément.
Cette mauvaise réputation qui partout la précède semble visiblement se vérifier en privé. En moins d’un mois, sept de ses conseillers ont claqué la porte, exaspérés par ses attitudes. « C’est comme en amour, la vie des cabinets est ainsi faite. Il y a des personnes qui partent en faisant du bruit et d’autres qui restent en silence et d’autres qui reviennent en silence », commente la capitaine abandonnée par ses troupes. Défense bien maladroite, voire complètement malhabile…
Une ambitieuse… au mauvais sens du terme
Le 2 avril dernier déjà, son conseiller « discours et opinions » faisait ses bagages. Eh oui : il avait confié quelques années auparavant son « attirance » pour les idées d’Alain Soral, dangereux antisémite bien connu d’une certaine sphère radicale. Un peu plus et on chargeait le sinistre individu de la « lutte contre les idées d’extrême-droite »… La ministre était tellement occupée à surveiller le RN qu’elle ne s’est pas rendu compte que le loup était entré dans sa bergerie. L’arroseur arrosé. No comment.
Proche de Gabriel Attal, Prisca Thévenot est également une adepte du tourisme électoral. En 2017, LREM l’envoie au combat en Seine-Saint-Denis. Face à la communiste Marie-George Buffet, particulièrement bien implantée, Prisca Thévenot termine au tapis (59 % contre 40 %). En novembre 2020, voilà qu’on la nomme porte-parole du parti présidentiel. Aux régionales 2021, elle parvient à se faire élire conseillère régionale en Seine-Saint-Denis. Les législatives 2022 se profilent à l’horizon. Et là, elle opère un virage à 180 degrés.
Parachutage et fayotage, les deux mamelles de sa méthode
Ayant bien compris que ses chances seraient minces en Seine-Saint-Denis, voilà qu’on la parachute dans la VIIe des Hauts-de-Seine. Une circonscription à peu près imperdable, courant sur les communes huppées de Chatou, Meudon et Sèvres. Les portes de l’Assemblée s’ouvrent enfin…
Et bientôt, un graal personnel : le gouvernement ! Attal l’embarque dans son court séjour à l’Éducation. Désireuse de se faire bien voir, l’impétrante se fait remarquer lors d’un match des Bleues. Assise sur son bureau (il n’y avait sans doute pas de chaises) elle contemple l’écran, infiniment corporate. Dans sa main, un « mug » aux couleurs du SNU et juste à côté d’elle, le portrait officiel d’Emmanuel Macron qui trône en majesté, élément central du décor, comme la statue du commandeur. La malheureuse subit la haine des réseaux sociaux : les internautes reconnaissent en elle l’archétype du collègue lèche-bottes, prêt à tous les aplaventrismes pour plaire au patron. Décidément, triste tableau ! Mais elle a sans doute des qualités…
Les perles de la politique
Porte-parole : une fonction bien inutile · Celle qui succéda à Olivier Véran au « porte-parolat » ne semble donc pas particulièrement indispensable à la France. Comme son prédécesseur, d’ailleurs… Souvenons-nous qu’avant Emmanuel Macron, il était d’usage de confier le rôle de porte-parole à un ministre déjà chargé d’un autre portefeuille. Ce fut Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, Valérie Pécresse, ministre du Budget, Jack Lang, ministre de la Culture… C’était sans doute mieux comme cela. Ne multiplions pas les ministères au risque d’attirer les couacs ! Quinze personnes, c’est bien assez pour former un gouvernement. Il y en a aujourd’hui une bonne quarantaine… Less is more !