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Le taskmasking, ou l’art d’avoir l’air plus occupé qu’on ne l’est.
Taper énergiquement sur son clavier, porter des écouteurs pour simuler une réunion, multiplier les déplacements… Ces collègues ne prennent jamais de pause parce qu’ils sont toujours débordés… c’est en tout cas ce qu’ils veulent vous faire croire ! Et s’ils pratiquaient en réalité le taskmasking ?
Selon une étude publiée par Workhuman en 2024, 36 % des personnes interrogées ont reconnu avoir déjà adopté le taskmasking, ou « l’art de masquer les tâches ». Une pratique encore plus répandue à l’approche de l’été. Pour autant, la grande majorité (70 %) du panel représentatif assure que leur productivité n’a pas été impactée. Gare aux idées reçues, ce phénomène ne concerne pas uniquement la génération Z !
Le reflet d’un dysfonctionnement organisationnel
Plusieurs signes permettent de repérer un « tasmasker » : il se déplace avec une pile de documents sous le bras, il est souvent au téléphone, il pousse régulièrement des soupirs d’exaspération ou il reste plus tard que tout le monde le soir sans raison apparente.
Avant d’émettre des jugements hâtifs sur vos collègues ou vos salariés adeptes du taskmasking, il faut se poser les bonnes questions. Pourquoi font-ils semblant d’être autant occupés ? Selon le média américain Fortune, ce phénomène serait le reflet d’un dysfonctionnement organisationnel. En cause ? Le manque de clarté des attentes et objectifs à atteindre, un climat de méfiance… Une situation source de stress qui peut entraîner une perte de motivation, voire un burn out. Dans ce climat pesant, certains salariés n’ont d’autre choix que de feindre l’efficacité.
Le retour au bureau pour lutter contre le taskmasking ?
Comment lutter contre le taskmasking ? Concrètement, le taskmasking serait plus facile à pratiquer pour les salariés en télétravail. En effet, selon un rapport de KPMG, les PDG britanniques prévoient un retour généralisé en présentiel d’ici à trois ans, pour limiter les opportunités de taskmasking et recentrer les évaluations sur des résultats concrets. Jenni Field, fondatrice de Redefining Communications, nuance toutefois l’efficacité du retour au bureau pour lutter contre le taskmasking : « le désengagement et l’inefficacité peuvent survenir n’importe où, que ce soit au bureau ou à distance. Si les gens n’ont pas envie de travailler, ils ne le feront pas. »
Ainsi, le média Fortune souligne qu’il revient aux entreprises de redéfinir la notion de productivité. Plutôt que d’encourager une culture où la présence prime sur l’impact, elles devraient favoriser un cadre dans lequel les collaborateurs disposent d’une autonomie adaptée à leur manière de travailler. C’est toute la question de la redéfinition du travail dont il est question aujourd’hui : les salariés, en particulier les jeunes actifs âgés de moins de 30 ans, ont besoin de plus de liberté et d’un meilleur équilibre entre leur vie personnelle et professionnelle. Et ce sans rogner sur la productivité.





























