Poop-shaming
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Le poop-shaming ou la honte de faire la « grosse commission » au travail

Chaque semaine, nous mettons à l’honneur un concept, une expression, une théorie, un jargon… Directement lié à notre quotidien : la vie de bureau ! Zoom sur le poop-shaming.

C’est le tabou des tabous de l’intime sur le lieu de travail : la honte et l’anxiété à l’idée d’aller à la selle au boulot. Papier toilette au fond de la cuvette, robinet ouvert, désodorisant ou musique de fond, il arrive très souvent aux salariés d’utiliser des stratagèmes pour cacher qu’ils vont aux toilettes dans un contexte professionnel, ça s’appelle le poop-shaming.

D’après une étude de l’Ifop pour Diogène France, il existe plusieurs facteurs qui rendent ce moment de la journée très peu agréable. Le manque d’hygiène n’aide pas à franchir le pas ! Selon l’Ifop 55 % des salariés estiment que les toilettes sont sales, 45 % pensent qu’elles ne sont pas assez isolées et qu’ils seront donc entendus et 42 % déclarent qu’il y a trop d’odeurs nauséabondes qui s’en dégagent. Face à cela, bon nombre de salariés s’empêchent d’aller aux toilettes durant toute leur journée de travail, craignant d’être surpris.

Se retenir, une fausse bonne idée

La stratégie d’évitement la plus répandue est de se retenir. Un salarié sur dix déclare prendre des comprimés pour éviter de faire caca au bureau. Le magazine Madmoizelle explique qu’il ne faut pas se retenir trop longtemps, cela peut créer une situation constipante par la suite « les selles vont stagner, plus elles restent dans le corps, plus elles vont durcir. À mesure que les selles durcissent dans le côlon, vous augmentez votre risque de faire un voyage très inconfortable aux toilettes », explique le Dr Niket Sponpal cité par Madmoizelle.

44 % des salariés se retiennent d’aller à la selle sur leur lieu de travail et 36 % disent être déjà allés dans d’autres toilettes que celles de leur étage pour éviter toute déconvenue.

Pour François Kraus, de l’Ifop : « Loin d’être un sujet à prendre à la légère, le poop-shaming au travail constitue un enjeu RH qui doit, à l’heure du retour au présentiel, avoir toute sa place dans les réflexions post-covid autour des transformations des espaces et des modes de travail. »

Les femmes, premières victimes du poop-shaming

Notre société a rendu ce passage logique aux confins de l’intime et les femmes sont en première ligne. 36 % des hommes ont honte de se rendre aux toilettes contre 50 % des femmes, pour la plupart de moins de quarante ans. « Oui les femmes font caca et parfois au travail. Il faut s’en remettre », pouvait-on lire dans un article du New York Times publié en 2020.

Peut-être faites-vous partie de ces salariés angoissés à l’idée de simplement répondre à vos besoins primaires ? Si le problème est culturel, il faudrait envisager une campagne de communication nationale pour « détabouiser » l’action d’aller aux toilettes au bureau. C’est une question de santé pour tous les salariés, pour toutes les salariées.

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