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Quand manager n’est plus un objectif
Chaque semaine, nous mettons à l’honneur un concept, une expression, une théorie, un jargon… directement lié à notre quotidien : la vie de bureau ! Zoom sur le phénomène de « conscious unbossing ».
Plus d’un jeune de la génération Z sur deux n’a pas envie de devenir manager. Voilà pour le constat, révélé par une étude de Robert Walters parue en septembre 2024. C’est là que le « conscious unbossing » prend tout son sens. C’est un phénomène qui consiste à délaisser, volontairement, le poste de manager, longtemps très sollicité car seul moyen de gravir les échelons au sein d’une entreprise.
Pourquoi bouder le management ?
Manager ne fait plus rêver, notamment les plus jeunes générations. D’abord parce qu’elles assimilent la fonction de manager à davantage de contraintes que d’avantages. « Le management n’attire plus autant qu’auparavant, notamment parce que les collaborateurs estiment qu’on en attend beaucoup des managers et qu’on leur donne peu de reconnaissance en retour […] La période covid a changé la donne : la carrière professionnelle reste importante, mais doit s’inscrire dans un équilibre global de vie. Et le management n’est plus l’ultime issue lorsqu’on désire évoluer », explique Valérie Pinardon, senior manager pour le cabinet Robert Walters, dans les colonnes d’Helloworkplace. Stress, autonomie limitée, manque de reconnaissance, faible équilibre entre vie pro et perso… toutes ces raisons expliquent pourquoi nombre d’entre nous ne veulent plus encadrer une équipe.
Le leadership n’a pas disparu
Dans le cas du « conscious unbossing », c’est la fonction de manager telle qu’elle existe aujourd’hui qui est rejetée. Et notamment sa verticalité. Dit autrement, le leadership en entreprise n’a pas vocation à disparaître, mais selon les jeunes générations il doit s’exprimer autrement. Plus que le titre de manager, et le pouvoir lié à un statut hiérarchique, c’est davantage la reconnaissance de son expertise qui prime. Pas étonnant donc que 72 % des moins de 30 ans préfèrent faire avancer leur carrière en devenant des spécialistes reconnus dans leur domaine, toujours selon l’étude de Robert Walters. Une autorité qui s’acquiert donc par les compétences, l’expérience… plutôt que par un statut de manager.
Plus globalement, le « conscious unbossing » n’a rien d’une révolution. Simplement il pose des questions sur la transformation qui est en train de s’opérer sur le marché du travail. Et pousse les entreprises à s’interroger sur leur organisation et leur modèle hiérarchique. Les codes traditionnels semblent d’effacer, peu à peu, au profit de l’autonomie, de l’expertise, et d’un équilibre global. Tout cela peut réussir uniquement s’il existe une relation de confiance entre les collaborateurs… Là est peut-être le point de départ.