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Polyvalence et transversalité. Si vous auditez des candidat(e)s qui offrent ces deux éléments déterminants de différenciation, recrutez ! La double compétence fait désormais partie intégrante des cursus d’une kyrielle d’écoles.
Les entreprises la plébiscitent : la double compétence a incontestablement le vent en poupe. À la clé pour ces coups doubles, des perspectives d’évolution nettement plus importantes et un salaire en proportion, souvent supérieur de 10 % aux salariés jeunes diplômés. La double compétence favorise un accès plus rapide à des métiers à la croisée de plusieurs disciplines. Les écoles ne s’y sont pas trompées qui ont mis en place des enseignements d’un genre nouveau. Exemple parlant, il est devenu essentiel pour la population des scientifiques de maîtriser aussi les enseignements commerciaux et marketing. Autrement dit, d’être capables d’appréhender des technologies scientifiques complexes tout en acquérant une vision transversale de l’ensemble des composantes de grands projets industriels. À l’américaine. « Aujourd’hui, les projets de développement des entreprises combinent nécessairement des aspects touchant à la fois à la technique, au marketing et au management. Former des experts capables de combiner qualité technique et qualité relationnelle, de délivrer une approche créative et commerciale, offre une double compétence très attractive pour les recruteurs », confirme Jérôme Caby, ex-directeur général d’ICN Business School (dont Florence Legros est l’actuelle DG). Le profil ingénieur-manager est particulièrement reconnu par les entreprises et offre de belles perspectives de carrière.
Le décloison-nement des métiers, une réalité
« Nous assistons au sein des entreprises à une accélération de l’innovation tant dans les produits que dans les usages, au décloisonnement des métiers et donc au partage d’expertise », constate de son côté Philippe Dépincé, directeur d’Audencia Grande École. « Les entreprises, dit-il, recherchent naturellement des cadres dont les connaissances s’étendent à plusieurs domaines. En se plongeant dans l’expertise d’Audencia Nantes, de l’école Central Nantes et de l’école d’Architecture de Nantes, les ingénieurs-managers sont au cœur d’un environnement multidisciplinaire, multiculturel, favorable à l’entrepreneuriat, à l’innovation et à l’émergence de nouvelles compétences aux interfaces des disciplines management, arts et ingénierie. Ils sont plus aptes que d’autres à travailler sur des projets complexes aux facettes multiples : technique, marketing, économique, financier… »
Écoles de commerce, écoles d’ingénieurs ou écoles spécialisées ont développé des formations post-bac +4/+5 pour l’acquisition d’une telle double ‒ voire triple ‒ compétence. C’est le cas, entre autres, du MS Marketing, design et création, une formation conjointe d’Audencia, de l’École Centrale et de l’École des Mines, toutes deux à Nantes. Les programmes ont pour objectif de conjuguer la « dialogique » du marketing, du design et des sciences de l’ingénieur. De même, les écoles de commerce et d’ingénieurs se sont-elles associées pour proposer plusieurs programmes communs en « management des systèmes d’information ».
Maîtriser le double langage
De manière générale, nombre de formations en management, marketing ou commerciales s’adressent aux étudiants dont le parcours initial n’avait pas intégré la gestion (droit, sciences de la vie, sciences de l’ingénieur, sciences humaines…). L’objectif est qu’ils acquièrent les fondamentaux de la gestion. « Les étudiants issus du sérail scientifique conjugueront les compétences essentielles en management, en finance, en mathématiques et en informatique. Ils possèderont le double langage nécessaire pour évoluer dans le monde des marchés financiers qui se complexifie entre la crise et l’évolution des techniques, explique Béatrice Nerson, directrice adjointe de l’ESC Grenoble. Ils accèderont à des emplois de gestionnaire quantitatif de portefeuilles, d’ingénieur financier ou encore d’actuaire. »
Jonathan Nahmany