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Trois questions à Hugo Vermot, UX Designer, fondateur de newflux.fr, premier média spécialisé en UX DesignN
En quoi consiste votre métier ?
Je suis UX designer freelance depuis mars et avant cela j’étais employé chez Marcel, une agence du groupe Publicis. Si le métier reste le même, les approches diffèrent selon le type de structure dans laquelle on évolue.
Mon métier concerne évidemment des sujets numériques, le web ou les applications dans lesquels je dois participer à la conception de ce qu’on appelle un produit.
Pour cela, je développe une méthodologie particulière en fonction des projets qui découlent des méthodes connues : design thinking, lean UX ou sprint design. La nuance est minime mais lourde de sens pour les connaisseurs. Ce sont des méthodologies qui se concentrent sur les utilisateurs, les usages et leurs besoins. De ces recherches, découle un cahier des charges qui se traduit par des « user journey » ou des « expérience map » qui représentent les parcours ou les usages en fonction du produit ou du service. Ces éléments permettent d’aboutir à un premier prototype ensuite mis à l’épreuve du test utilisateurs pour finalement confirmer le prototype ou le faire évoluer, le développer et aboutir à un site ou à une appli qui incluent l’expérience utilisateur dans sa forme la plus agréable, ergonomique et qui provoquent de l’émotion.
Ce travail se réalise en partie par des «persona» , sorte de compte rendu de la cible et de « wireframes », c’est à dire des maquettes, des interfaces sans intentions graphiques. Enfin des logiciels existent pour animer ces maquettes pour en faire des prototypes qui posséderont le design et les fonctionnalités principales. L’idée est d’atteindre le MVP (minimum viable product) qui possède toutes les fonctionnalités principales et qui permet de se rendre compte si la valeur ajoutée est bien perçue et appréciée des utilisateurs.
Notre métier repose sur une méthodologie différenciante. J’ai travaillé avec des agences de com digitale ou avec des annonceurs. Mes interlocuteurs sont le département responsable du digital, la DSI voire la communication. La nature de mes relations professionnelles repose sur beaucoup de pédagogie car le métier est mal connu et les process de travail doivent être vulgarisés pour être ensuite implémentés. Mais l’appréhension du métier s’améliore.
Quelles compétences exigées pour ce nouveau métier ?
J’étais dans une école qui a très vite intégré la dimension UX Design. J’étais dans une filière qui me préparait au métier de chef de projet digital. En termes de compétences attendues, c’est surtout l’empathie, l’observation, la curiosité qui priment. L’agilité intellectuelle est également de mise pour composer avec de nouveaux sujets. Ce faisant, il y a des psychologues qui deviennent UX designers car notre métier relève en partie de la psychologie cognitive.
Il existe également une confusion avec les UI Designer et les graphic designer. Le mot design n’exige pas de créativité en tant que tel comme dans d’autres métiers du design. Le design pour nous est question d’utilisation et d’opérationnel.
Est-ce un métier qui connait une montée en puissance ?
Le métier se développe. Les entreprises vont certainement créer de nouveaux pôles dédiés et irriguer les fonction DSI ou Design des entreprises. D’autant que l’UX est un moyen différenciant pour s’introduire ou conquérir des parts de marché.
A terme, je pense que le métier va certainement splitter. Car il recouvre des réalités professionnelles extrêmement large. Cela peut se décomposer et donc fragmenter la profession pour la rendre plus experte sur certains points de l’expérience client.
Propos recueillis par Geoffroy Framery