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L’incroyable région Paca a rendez-vous avec la French Tech
«Cette région mérite bien mieux qu’un acronyme. Nous ne sommes pas Paca. Nous sommes la Provence, les Alpes, la Côte d’Azur. Nous sommes le Sud ! C’est donc avec fierté que je vous annonce la naissance de notre nouvelle marque, Région SUD – Provence-Alpes-Côte d’Azur, véritable symbole de notre identité retrouvée. » Fichtre ! Renaud Muselier, le président du conseil régional, a trouvé en juin les mots qui claquent face à la presse… Objectif affirmé : faire de son territoire « la région la plus forte de France ».
Les chiffres le servent. La région Paca, puisqu’il faut bien lui redonner son sigle, comptait, en 2017, 979 472 établissements dont 90 % de sièges sociaux. L’ensemble de ces établissements emploient près de 1 448 000 salariés. La ville de Marseille arrive en tête, avec 12,5 % des établissements actifs régionaux pour 12,3 % des salariés. Nice arrive plus loin en deuxième position avec 8,1 % des entités actives régionales, pour 8,5 % des effectifs. Mais les Bouches-du-Rhône regroupent le plus d’entreprises et le plus de salariés de la région, avec respectivement 35,3 % et 47,1 %.
À l’instar de bon nombre de régions françaises, le bâtiment & travaux publics (BTP) demeure le premier secteur d’activité en nombre d’entreprises. En Paca, il regroupe 36,5 % des entreprises, résultat supérieur à certaines autres régions comme Auvergne Rhône-Alpes avec 32,1 % des entreprises dans le BTP ou la région Nouvelle-Aquitaine qui compte 25,2 % de son tissu entrepreneurial dans ce secteur d’activité. Les services collectifs se positionnent en deuxième position, toujours par le nombre d’entreprises, avec 15,8 % des entités régionales. En revanche, ce secteur d’activité se classe premier employeur de la région Paca avec 37,1 % des salariés régionaux. Parmi les secteurs économiques porteurs, la région possède une forte attractivité touristique, de quoi générer des emplois tout au long de l’année (tourisme de loisirs ou d’affaires). Se signalent encore les services à la personne, notamment en bord de mer où de nombreux retraités résident. L’agriculture et l’agroalimentaire génèrent à leur tour de nombreux emplois saisonniers. Comme dans toutes les régions métropolitaines françaises, les TPE constituent la grande majorité des entités actives, soit 82,6 % en Provence Alpes Côte d’Azur. BTP, services collectifs et services aux entreprises sont essentiellement animés par ces TPE avec respectivement 81,8 %, 83,7 % et 85,3 % de leur tissu entrepreneurial.
Peu de grandes entreprises
Très loin derrière, la catégorie des PME ne comptabilise que 2,7 % des entreprises régionales, contre 3,7 % en région Auvergne-Rhône-Alpes. Ce sont les secteurs d’activité pharmacie et produits minéraux & chimie qui cumulent le plus grand nombre de PME avec respectivement 25,8 % et 15,5 % de leur population entrepreneuriale. Enfin, la région ne compte que 24 grandes entreprises (48 en Auvergne-Rhône-Alpes), dont 8 dans les services financiers et 8 dans les services collectifs. Sur ces 24 grands comptes, 17 se situent dans le département des Bouches-du-Rhône tandis que trois départements n’en comptent aucune sur leur territoire, le Vaucluse, les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes.
Relever le défi du numérique
La région est à cheval sur trois pôles labellisés French Tech : Aix-Marseille, Nice Sophia-Antipolis et Avignon. Ils sont le reflet de sa vitalité et son dynamisme. Avec 400 000 emplois directs et indirects, l’industrie représente près d’un tiers des emplois salariés privés de la région. Deuxième destination pour l’accueil des touristes internationaux, Paca accueille chaque année 31 millions de séjours touristiques. Une économie qui génère en région 18,6 milliards d’euros, soit 13 % du PIB régional, et représente 141 000 emplois associés.
Le discours de Philippe Servetti, PDG de Team Côte d’Azur, se veut on ne peut plus séducteur : « Au-delà de sa qualité de vie exceptionnelle, la Côte d’Azur constitue un véritable “living lab” au cœur de la smart city Nice Côte d’Azur et Sophia Antipolis, première technopole d’Europe. Connectée à l’international grâce à son aéroport, classée deuxième de France, la Côte d’Azur multiplie les atouts : une offre immobilière compétitive, un vivier de talents spécialisés notamment dans l’IT et des secteurs technologiques de pointe – biotech, IA, automotive, cleantech… »
Numérique ? En organisant notamment un forum dédié, le Medef Marseille souhaite démystifier le sujet. « Ne pas aller vers le numérique est dangereux économiquement pour les entreprises. Ne pas prendre ce virage technologique risque de les mettre en péril. Les exemples sont déjà légion. Certes, la transition digitale est un investissement, mais il est nécessaire aujourd’hui et encore plus demain ! », insiste Jean-Luc Monteil, président dudit forum. « Les TPE/PME, poumon de notre économie, ne doivent pas manquer ce défi numérique sous peine de passer à côté des formidables potentialités de développement qu’il représente. Comme le dit souvent Christian Nibourel, président d’Accenture France et membre du conseil exécutif du Medef, nous sommes à un carrefour de notre histoire économique et nous inventons actuellement “l’entreprise du futur”. »
Jonathan Nahmany