Les réseaux d’entrepreneurs aident à la mise à jour des organisations

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Poussée numérique

Mis au pied du mur, nombre d’entrepreneurs se sont tournés vers le numérique pour traverser au mieux la crise liée à la pandémie. Et les réseaux d’entrepreneurs ont répondu présent pour les aider – et ne vont pas s’arrêter de sitôt.

Parmi les nombreuses évolutions forcées par l’année et demie qui vient de s’écouler, il semblerait que le numérique ait réussi en France une percée pour le moins rapide. Une étude de juillet 2020 menée par Twilio, un spécialiste des communications cloud, estimait que les entreprises françaises avaient fait un bond de six ans dans leur stratégie numérique. Mais il ne s’agit pas de communication : un nombre plus important que la normale d’entreprises ont entrepris des démarches pour leur numérisation pendant la pandémie. « Les confinements ont joué un rôle d’électrochoc, souligne Samuel Cucherousset, directeur régional du développement économique et territorial, CMA Île-de-France. L’écoute a été plus active qu’avant. Et a permis d’accélérer l’aide à la numérisation des artisans. »

Les raisons de cette poussée numérique sont simples à comprendre : pour beaucoup, ce qui était jusqu’alors un enjeu important, certes, mais pas une priorité, est devenu une question de survie. Et pour ceux qui n’avaient pas le temps de se pencher sur la question, les fermetures forcées le leur ont donné. « Pendant le premier confinement, nous avons traité quelque 30 000 appels, et le numérique était une question fréquente – et qui arrivait tôt dans la conversation, après “ai-je le droit d’ouvrir” et “à quelles aides ai-je droit” », se souvient Samuel Cucherousset.

Les réseaux au premier plan

Et les réseaux d’entrepreneurs, quelle que soit leur nature, ont répondu présent : organisation de webinaires, sessions d’informations, partages d’expériences et de bonnes pratiques… Sans compter les aides qui se sont multipliées, comme celles de Bpifrance, FranceNum, les actions entreprises par le gouvernement… Tout le monde s’y est mis. Et les résultats suivent.
« Nous avons été missionnés pour mener des diagnostics sur des TPE et des PME, explique Yann Drumare, directeur de la communication de CCI France. Et la demande est là : entre décembre 2020 et février 2021, nous avons accompagné près de 5 000 entreprises. Nous prévoyons, dans le cadre du plan de relance, d’en sensibiliser environ 200 000 autres d’ici à 2022, et d’en accompagner 15 000 de façon personnalisée. » Face à l’augmentation du nombre de demandes, les CCI ont mis en place une organisation pour le moins proactive : les diagnostics numériques. Ils reposent sur un outil maison de mesure de la maturité numérique d’une entreprise (communication, capacité à vendre, organisation numérique…) De quoi engager une analyse approfondie de son activité et proposer un plan d’action. « Par exemple, pour les commerçants, nous avons lancé une vraie campagne de promotion sur l’e-commerce de proximité, en utilisant des solutions locales comme En bas de ma rue qui a été développé par la CCI Isère, image Yann Drumare. L’idée est de trouver des outils numériques pour améliorer sa visibilité, et vendre des produits. » Du côté des CMA, qui avaient rendu gratuits, pendant le premier confinement, ses services d’accompagnement vers le numérique, 15 000 diagnostics numériques ont été financés dans le cadre du plan de relance.

Soutenir les entreprises en difficulté

« Nous nous sommes penchés en priorité sur les commerçants, en particulier ceux qui, en zone rurale, sont catégorisés comme non essentiels pendant les confinements », souligne Yann Drumare, CCI France. Un autre secteur qui a particulièrement souffert est celui des artisans d’art, qui vendent essentiellement dans des salons et des boutiques non essentielles, donc fermées. Le numérique était indispensable. « Mais quand on n’en a pas l’habitude, se projeter sur le Web n’est pas simple : quels produits montrer et vendre, comment se présenter, se mettre en valeur, choisir les bons canaux…, alerte Samuel Cucherousset. Nous avons développé des outils pour remplacer les salons. La CMA a l’habitude d’en organiser. Cette fois, ils ont eu lieu en ligne, avec des animations, des jeux… » Le Carrousel des marques en ligne, par exemple, a attiré plus de 100 000 visiteurs. Même si le CA généré fut moindre que pour les éditions « IRL » précédentes, l’opération a été un vrai succès.
Les réseaux ne comptent pas s’arrêter là. Par exemple, à partir du mois de juin, les CMA vont lancer les mercredis du numérique, sur le même principe que les mardis de la création d’entreprise. Tous les mercredis, dans tous les sites, se tiendra une réunion – d’abord sous forme de webinaire – qui abordera des sujets de sensibilisation globale, mais aussi des enjeux thématiques.

Jean-Marie Benoist

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