Mondial 2034

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Parlons sport, pensons business. L’Arabie Saoudite organisera la Coupe du monde 2034. Une suite logique pour un pays qui investit des milliards de dollars dans le football depuis un an.

Dans un post Instagram, le président de la FIFA, Gianni Infantino l’a confirmé. La Coupe du monde 2034 aura bien lieu en terres saoudiennes. La victoire d’un modèle ultra-agressif, bien plus politique que sportif, est actée. 

Le Mondial chez le rival qatari n’était clôturé que depuis douze jours quand Al Nassr, un club de la Saudi Pro League (SPL), annonce l’arrivée de Cristiano Ronaldo dans ses rangs. La boîte de Pandore s’ouvrait alors. L’Arabie Saoudite a enfin pu jaillir dans cette course au softpower footballistique, et depuis, c’est un raz-de-marée d’investissement – initié par le prince héritier Mohammed Ben Salmane – qui s’abat sur le football local. La valeur totale des joueurs de SPL est passée de 350 millions à 1,2 milliard de dollars en moins d’un an. Notamment grâce à l’arrivée de Neymar, Benzema, Mahrez, Mané  et consorts.

« Vision 2030 » et au-delà

Dans son plan de développement appelé « Vision 2030 », l’Arabie Saoudite promet « de nouvelles opportunités de croissance innovantes ». Dans le détail, on peut y lire : « Cela (les opportunités de croissances innovantes, ndlr) sera accompli en créant un environnement favorable aux investissements locaux et étrangers, et grâce au développement et au déblocage de nouveaux secteurs par le Fonds d’investissement public ». Comprenez entre autres le développement du football et de la scène sportive saoudienne en général.

Ce fonds d’investissement, le PIF, est d’ailleurs à l’origine de la frénésie sur le marché des transferts de l’été 2023. En ayant investi dans 75 % des droits de propriété des 4 clubs les plus populaires du pays (Al-Nassr, Al Hilal, Al-Ahli et Al-Ittihad), le gouvernement a complétement métamorphosé l’image de son championnat national. Aujourd’hui, la SPL bouscule véritablement l’équilibre d’un football historiquement occidental et s’offre une place de choix dans les discussions entre fans.

D’ici à 2030, la solidité du projet saoudien ne dépend que de sa capacité à renouveler l’arrivée de joueurs de classe mondiale pour maintenir l’intérêt et continuer d’exister aux yeux de la communauté internationale. C’est dans ce contexte que le Mondial 2034 s’inscrit. Il viendra appuyer – presque sublimer – ce projet de softpower par le sport. Une aubaine pour les organisateurs. « C’est une invitation au monde entier à venir voir le développement de l’Arabie Saoudite, son expérience et sa société accueillante », se réjouit d’ailleurs Yasser Al-Misehal, le président de la Fédération saoudienne de football.

Une surprise pas si surprenante

Alors, il ne fallait pas être devin pour miser sur un Mondial 2034 accordé aux Saoudiens. Les intérêts personnels de Gianni Infantino, semblent corrélés à ceux des dirigeants saoudiens. Le patron de la FIFA avait déjà reçu un bonus de 1,66 million d’euros à la suite de la Coupe du monde au Qatar, selon Franceinfo. Il se pourrait qu’une somme équivalente lui soit versée après cette nouvelle attribution à un pays du Moyen-Orient.

Pourtant, pour ne pas éveiller les soupçons, Gianni Infantino a suivi à la lettre le règlement de la FIFA : à chaque nouveau mondial, un continent différent. Avec cette donnée, la liste des pays potentiellement candidats se restreint fortement. Et finalement, seule l’Arabie Saoudite a postulé. Une victoire jouée d’avance donc.

Le choix d’attribuer la Coupe du monde 2034 à l’Arabie Saoudite était avant tout économique pour la FIFA. […] En échange, cela va permettre à ce pays de montrer qu’il a sa place à la table des grandes puissances. Le football étant un moyen d’y arriver, l’Arabie Saoudite s’en sert et la FIFA est un auxiliaire.

Jean Baptiste Guégan, expert en géopolitique du sport

Finalement, l’argent aura eu raison du ballon rond. Pierre Maes, l’auteur du livre Le business des droits TV du foot, l’exprimait dans les colonnes du numéro 103 d’ÉcoRéseau Business : « Il n’y a rien de plus libéral, et donc cruel, que le monde économique du football ». À coups de pétrodollars, le modèle saoudien a donc vaincu. Le championnat rayonne et le pays entier aura l’occasion de briller dans onze années. Pour y arriver, l’Arabie Saoudite n’a pas lésiné. Elle ne s’est pas encombrée des soucis de rentabilité à court terme. Voilà un atout dont aucune autre région du monde ne dispose.


Les prolongations…

crédits : shutterstock

La valse des supporters officiels de Paris 2024 se poursuit ! • Le 35e supporter officiel des Jeux olympiques 2024 sera Fitness Park. Cette société de salles de sport tout public s’ajoute aux 68 autres partenaires de l’événement. « Notre partenariat avec Fitness Park, acteur majeur du sport en France avec ses centaines de salles partout sur le territoire, répond à une ambition très concrète : permettre à chacune et à chacun de s’épanouir au quotidien dans sa pratique », commente Tony Estanguet, le président du comité de direction de Paris 2024.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.