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Tabou : substantif masculin qui a rapidement acquis par extension le sens de « quelque chose dont on n’ose pas parler ».
Difficile, pourtant, de ne pas questionner les entrepreneurs sur le harcèlement sexuel en lançant notre Grande Consultation au moment où l’affaire Weinstein battait son (trop) plein au travers d’ une catharsis numérique inédite.
A question tabou, réponse tabou ? C’est peut-être ainsi qu’il faut interpréter le résultat troublant de novembre. Sur notre échantillon représentatif de 604 chefs d’entreprise interrogés, 1 seul en effet déclare avoir eu connaissance de tels agissements dans son entreprise.
Un 1 qui rime avec rien ? Comme un signe de faits pas réels ? pas vus ? pas sus ? La lecture en creux appelle en tout cas à poursuivre la réflexion sur cette « valeur différentielle des sexes » qu’évoquait Françoise Héritier…
Mais avec une parole (plus ?) libre, les chefs d’entreprise se disent encore confiants ce mois-ci.
50% d’entre eux déclarent apprécier le contexte actuel. Ils réagissent favorablement (à 60 % et même 75% pour les industriels) à la proposition de surtaxer la cotisation patronale à l’assurance chômage pour les entreprises recourant de façon excessive aux CDD serait une bonne chose.
Pour autant, on constate une baisse de 3 points quand on leur demande comment ils voient l’avenir de leur activité. Et leur confiance dans l’économie mondiale à 38% est, elle aussi, en baisse.
Des chefs d’entreprise globalement satisfaits de la situation actuelle, donc, mais peu sûrs de celle à venir. Vers la fin de l’optimisme comme totem ?