Diamant
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Entre contrefaçon, diamant synthétique et rendements moyens, ce marché de pierres précieuses connaît une dynamique peu attrayante pour les investisseurs.

Sur un an, le géant sud-africain De Beers a baissé ses prix de 40 %. Il passe de 1 400 dollars à 850 pour un carat de diamant naturel. Fortune estime même que sur le seul mois de juillet, la baisse s’évalue à 15 %. L’ensemble du marché est chamboulé par l’arrivée d’acteurs agressifs.  

Les diamants synthétiques prennent le pas

« Un bien bel objet industriel, mais sans valeur intrinsèque », estimait Jean Marc Lieberherr, président du Natural Diamond Council, au sujet des diamants de synthèse. Pourtant, alors que l’on pourrait penser que les pierres précieuses naturelles et celles synthétiques ne s’adressent pas au même marché, l’avènement de l’artificiel fait baisser le cours du naturel. « Avec la popularité en hausse des diamants synthétiques, en moyenne 75 à 80 % moins chers, les diamants véritables voient leurs prix dégringoler », peut-on lire dans le communiqué de l’Institut Osmium France.

Parce qu’en réalité, la valeur d’un diamant ne dépend pas seulement de sa composition. La règle des « quatre C » prévaut : carat, color, clarity et cut. Alors, si un diamant synthétique réunit l’excellence en couleur, en clarté et dans son taillage, il pourra facilement intéresser un large spectre de clients. Et ça, les mineurs indiens l’ont bien compris. Le premier pays tailleur du monde inonde le marché de diamants synthétiques. Cela représente 30 % de leur production totale. Et bien que ces pierres créées de toutes pièces n’aient que rarement vocation à constituer de l’investissement, leur prix attractif et leur disponibilité met un véritable coup de frein au prix d’un diamant véritable.

Le diamant face à l’inflation

Pourtant, en matière d’investissement, le diamant naturel est longtemps resté une valeur intéressante. Au même titre que les métaux précieux, son rendement s’accroche à une hausse sereine, calme et peu volatile. Mais l’opacité autour des cours exacts et la disparité des montants entre chaque vente refroidissent les non-initiés.

Alors, quand l’universitaire Luc Renneboog annonce que sur la période 1999-2012, le rendement annuel d’un diamant naturel s’élevait à seulement 4,8  %, l’intérêt des investisseurs s’effondre. En Europe, si le rythme de cette dernière décennie analysée se vérifie, un diamant naturel ne permettra même pas de se protéger face à l’inflation actuelle. De Beers subit d’ailleurs de plein fouet cette conjoncture économique. « Bien qu’il y ait eu des signaux positifs dans certains pays, avec une inflation qui continue de baisser aux États-Unis et une économie plus résiliente que prévu, la demande des consommateurs pour les diamants naturels en 2023 devrait être inférieure aux de 2021 et 2022 », lit-on dans leur rapport annuel.

Ainsi, si l’on ajoute à cela la recrudescence d’arnaques dénoncées par les professionnels, le diamant semble un investissement toujours moins attractif. À la place, pour constituer son portefeuille, l’Institut Osmium France conseille de se pencher sur son métal précieux : l’infalsifiable Osmium. À plus de 1 200 euros le gramme, il constitue un placement de choix. Surtout que selon les estimations, les réserves terrestres d’osmium ne seraient que d’un mètre cube. Autrement dit, elle seront bientôt épuisées.

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