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L’or fait office de valeur refuge pour les investisseurs. S’y pencher pour l’année à venir semble plus qu’approprié !
L’or s’est bien comporté cette année, comme à son habitude et sans grande extravagance. Le métal jaune finit 2022 à +6 % et a le mérite de couvrir le taux d’inflation moyen en France. Un résultat exceptionnel quand on le compare aux résultats moroses du CAC 40 et du S&P 500, respectivement à -9,5 % et -19,4 % sur l’année.
Que faire de son argent en ce moment ? Oui, le contexte économique mondial interroge… Doit-on le laisser sur le compte courant et lui faire subir l’inflation de plein fouet ? Pas sûr. Vaut-il mieux le placer sur des actifs à risques ? Les imprévus de ces dernières années nous ont appris à rester prudents. Face à cette économie mondiale flottante assujettie aux imbroglios géopolitiques, l’or reste, une nouvelle fois, le meilleur des refuges.
Rétrospective d’une année tumultueuse
Retour en février 2022, Vladimir Poutine donne l’ordre à ses troupes d’envahir l’Est de l’Ukraine. Vent de panique général sur les marchés boursiers. Les cours s’effondrent un à un.
Pourtant, sur le marché de l’or, tout va bien. Mieux même. En mars, le métal jaune atteindra son pic à 61 135 euros le kilo, soit environ 1 972 euros l’once (31 grammes). Les investisseurs – dans leur pragmatisme légendaire – ont toujours tendance à se tourner vers des actifs matériels quand de tels événements géopolitiques surviennent. Souvenez-vous, le jour des attentats au World Trade Center, l’once d’or passait de 215 à 287 dollars en quelques heures.
Les sanctions économiques infligées à la Russie ont lourdement affecté l’économie mondiale. Quand les deux géants (russe et américain) se tirent la bourre, ce sont souvent les pays en développement qui trinquent. Alors, emmenés par la Chine, la majeure partie des pays exportateurs ont regarni leur réserve d’or pour s’affranchir de leur dépendance au dollar américain.
Ces deux facteurs ont contribué au maintien du cours de l’or en 2022, qui termine donc l’année à 54 814 euros le kilogramme, après l’avoir commencé à 51 713 euros.
Et pour l’année à venir ?
L’enthousiasme n’est pas au goût du jour pour 2023 sur le plan économique. Des prévisions de croissance au plus bas et voilà l’ombre d’une récession qui nous guette. Joe Biden concédait d’ailleurs en octobre dernier, l’éventualité d’une telle dynamique sur son territoire pour l’année à venir. Une situation qui ne profiterait à personne, sauf aux détenteurs du métal précieux le plus célèbre !
Et si en parallèle d’un tel constat, les banques centrales adoptent une politique de baisse de leur taux directeur, l’or pourrait atteindre de nouveaux records. C’est ce qui a, d’ailleurs, manqué à 2022 pour observer une véritable explosion de son cours. Les taux d’intérêts étaient restés très hauts pour contrôler l’inflation.
En 2023, les prévisions s’accordent sur une baisse systémique de l’inflation. Si dans un premier temps les taux directeurs devraient se maintenir, il est probable que la Banque centrale européenne (BCE) et la Réserve fédérale des États-Unis (Fed) finissent par les abaisser et soulager les demandeurs de crédits.
Si un tel scénario venait à se produire, le cours de l’or regagnerait des niveaux similaires à ceux qui ont succédé à la déclaration de guerre de Poutine. Mais cette fois-ci, durablement.
La banque JP Morgan table sur une once à 1 860 dollars fin 2023. Sous réserve bien sûr qu’aucun drame ne vienne chambouler l’humanité au cours de l’année, sans quoi le cours de l’or prendrait alors une tout autre ampleur…
Et oui, car investir dans l’or revient – grossièrement – à parier contre l’humanité. Alors la fin justifie-t-elle les moyens ? À vos morales…