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Bonjour, simplement bonjour.
Comment voulez-vous qu’un nouveau rédacteur en chef se présente sinon en saluant les lecteurs du plus surprenant des magazines dont il m’ait été donné de piloter la rédaction ? « Une ligne éditoriale éco-optimiste » m’a dit son créateur, Jean-Baptiste Leprince, effectivement lui-même jeune entrepreneur optimiste qui m’a convaincu sans grand mal de l’accompagner dans ses projets.
Qu’allons-nous, que voulons-nous vous apporter, vous qui entreprenez, à commencer par votre propre vie ?
Dans quelques mois, une nouvelle formule éditoriale. ÉcoRéseau Business sera plus lisible au prix d’une écriture plus dense, des articles moins longs ‒ votre temps est précieux ‒ dans une maquette attractive et un rubriquage réorganisé.
En attendant, dès ce numéro de rentrée, je teste auprès de vous le choix éditorial d’un phénomène en marche que je vois arriver comme une lame de fond : nous vivons les premières heures d’une mutation ‒ le mot n’est pas trop fort ‒ du travail et de l’entreprise : le coworking. Le concept est, comme souvent, apparu aux États-Unis et conservera sans doute son appellation anglaise, même si nous sommes invités à parler de « cotravail ». Ce sont les prémices d’une ère nouvelle qu’est en train d’amorcer la génération millenial née au tournant des décennies 1980-2000 : 75 % de la force de travail en 2030. Dans quelques heures sera remis à Julien Denormandie ‒ jeune ‒ secrétaire d’État auprès du ministre de la Cohésion des territoires, le premier rapport qui en mesure l’impact sur l’hexagone. Et soudain, pour quelques jours, tous les médias vont se ruer sur le sujet et nous montrer à qui mieux mieux ces espaces ouverts où des micro-entrepreneurs armés de leur ordinateur portable côtoient des PDG audacieux qui ont déjà « largué » leurs bureaux hiérarchisés et leurs processus compassés. Soyez attentifs/ves : au-delà de ce qui pourrait vous sembler un effet de mode s’avance une énergie nouvelle dont vous devez tirer vous-même parti.
Un choc, trop récent pour que nous l’analysions dans ce numéro, devrait augurer d’une prise de conscience. Dans ce petit pays de la planète, la France, désormais au 6e rang des nations après l’Inde, un ministre d’État vient de démissionner avec fracas. Il a livré sans fard, sur France Inter, les raisons de sa colère : Nicolas Hulot, ex-ministre de la Transition écologique, a estimé sa mission impossible. Et elle l’est, assurément. Mais c’est alors que la parole commence à se libérer, longtemps autocensurée : des journalistes, des économistes et jusqu’au porte-parole de l’Élysée affirment soudain qu’il n’est nul besoin de jeter aux orties bio le modèle libéral industriel, et qu’il faudra très vite comprendre que nos ingénieurs, nos entrepreneurs, nos multinationales (celles qui nous restent !) notre président même n’ont plus qu’à élaborer, concevoir, inventer un nouveau greenbusiness, un développement durable, une production enfin 100 % écologique, tout aussi axée sur le profit et les réussites industrielles pour que ce petit pays retrouve une croissance et un avenir.
Eh bien, ça, je vous fiche mon billet qu’ÉcoRéseau Business va s’en emparer à sa manière éco-optimiste pour vous montrer, tout comme le coworking, que la plus grande des mutations est à notre portée. Pourvu que les lobbys passent au vert.
Olivier Magnan, rédacteur en chef