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Le baromètre EY sur l’attractivité économique des pays européens est sorti. Et pour la cinquième année consécutive, la France truste la première place.
Le contexte n’est pourtant pas favorable et les projets se font plus rares. Mais dans ce méandre européen, c’est bien la France qui résiste mieux que ses homologues. D’ailleurs, avec 1 194 projets annoncés sur le territoire en 2023, le total est inférieur de 5 % à celui de 2022. Il reste toutefois bien supérieur à ce que l’on peut observer en Allemagne ou au Royaume-Uni, où les totaux de projets annoncés plongent en dessous des 1 000 (935 chez Rishi Sunak et 733 au pays d’Olaf Scholz).
Aussi, hors des analyses chiffrées, le ressenti global joue en faveur de la France. Le baromètre EY a interrogé 500 dirigeants de tous les secteurs et de tous les pays. Résultat ? Le sol français est jugé comme le « plus attractif ».
Des nouvelles usines, des territoires dynamiques
La réindustrialisation de l’hexagone semble ainsi passer par les investisseurs étrangers. En 2023, 530 nouvelles usines sont sorties de terre sur le territoire. Elles représentent environ 40 % des 1 194 projets recensés par le baromètre.
Cette nouvelle dynamique permet bien entendu de créer de l’emploi. Combien ? 20 545 au total. Dont de plus en plus qui concernent des secteurs de pointe comme la robotisation et l’intelligence artificielle (IA), et d’autres secteurs primordiaux liés à la décarbonation ou la santé.
Et à ce sujet, c’est la France tout entière qui en profite. Toujours selon les enseignements du baromètre EY, cinq régions françaises figurent dans le top 15 européen cette année. L’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes, le Grand Est, les Hauts-de-France et l’Occitanie – en bref, les historiques berceaux de l’industrie française – attirent ainsi de plus en plus d’investisseurs.
« Peut mieux faire »
C’est l’apanage du bon élève. Les chiffres globaux sont encourageants, mais la France peut mieux faire. Ils sont en tout cas 76 % des dirigeants interrogés par EY à le penser. Et les axes d’amélioration restent nombreux.
Déjà, la fiscalité, le coût du travail et le climat social constituent les principaux freins à l’implantation d’une entreprise en France. Aussi, le coût de l’énergie reste un point de vigilance important pour les dirigeants d’entreprises. À l’arrivée la France n’arrive pas à attirer autant de PME qu’avant. Elles ne sont plus que 58 % à envisager une implantation en France pour 2024, contre 74 % à l’accoutumée.
Aussi, l’exécutif français peut tirer un autre enseignement du baromètre pour continuer de défendre sa première place dans les prochaines années. Selon EY, la France est à la traîne sur les sièges sociaux, les services financiers et le digital. Pour ces trois secteurs, les investisseurs lui préfèrent largement le Royaume-Uni. Au moins, les axes d’amélioration sont identifiés. Reste à savoir comment le gouvernement compte faire pour les exploiter.