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L’Operating Partners Day se déroulait le 1er juin au Palais Brongniart à Paris. Pour cette première édition et premier événement du genre en France, ÉcoRéseau Business était partenaire.
La France a souvent un train de retard sur les États-Unis. Et l’arrivée des operating partners n’y échappe pas. Alors qu’ils font leur apparition outre-Atlantique lors de la crise des subprimes en 2008, les operating partners n’apparaissent que timidement dans l’hexagone depuis quelques années. D’où l’importance de les mettre en lumière, comme ce fut le cas au Palais Brongiart la semaine passée, grâce à l’événement organisé par l’équipe d’I&S Adviser – premier réseau d’operating partners en France – chapeautée par Isabelle Saladin, la présidente.
« C’est quoi un operating partner ? Et quel est son rôle ? ». Voilà sans doute le thème de cette journée dédiée à l’accompagnement des entreprises et à la création de valeur. Un operating partner… « having it done », disent les anglophones – comprenez « l’avoir déjà fait » en français. Un ex-chef d’entreprise, ou fondateur, qui n’hésite pas à mettre à profit de l’entreprise qu’il accompagne ses expériences, compétences et savoir-faire. L’operating partner s’adresse le plus souvent aux petites et moyennes entreprises, car les grands groupes, eux, « font plutôt appel aux cabinets de conseil du Big Four », remarque Séverine Tapié-Mulliez, secrétaire générale chez Creadev.
Pas « un » mais « des » operating partners
Pour Benoît Roblin, à la direction du hub de Bpifrance, il existe trois types d’operating partners : « le généraliste qui va accompagner une PME ou une start-up, par exemple, sur tous les sujets ; celui qui aura une approche fonctionnelle, lui interviendra sur une problématique bien identifiée comme le pricing, le développement de nouvelles solutions ; et enfin l’operating partner sectoriel qui aidera l’entreprise dans sa quête de pénétration d’un nouveau marché », résume l’expert en amélioration des performances opérationnelles.
Une typologie oblige car il n’existe en réalité pas de définition unique – ce qui serait trop simpliste – de l’operating partner. D’ailleurs, « est-ce réellement un métier ? », s’interroge Isabelle Saladin. « Un métier, ça s’apprend à l’université ou dans les écoles, alors que l’on est operating partner parce que l’on a acquis de l’expérience », lui répond Marc Romano, head of Mirova Impact. À la différence des consultants, un operating partner « junior » n’existe pas ! Question de crédibilité et de légitimité avant tout, notamment auprès du ou des dirigeant(s) accompagné(s).
Pour le dirigeant, un sentiment d’être remplacé ?
Pour l’operating partner, des missions variées, en fonction aussi de la taille de l’entreprise : accompagnement lors d’une levée de fonds ou d’une cession, mener à bien une croissance externe, ou bien travailler sur le passage à l’échelle du modèle économique. Pour un dirigeant, jamais simple d’accepter l’arrivée d’un operating partner, car oui « tous les chefs d’entreprise ont un égo », estime Sébastien Cochard, operating partner chez I&S Adviser.
« Mais l’époque du dirigeant omnipotent qui sait tout faire est révolue », pointe Séverine Tapié-Mulliez. Surtout, les dirigeants d’entreprise sauront faire la part des choses dès lors que la santé – de l’envie de changer de dimension à la survie – de leur entreprise est en jeu.