Pas encore assez d'inclusion et de diversité dans les start-up !

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Les start-up du Next 40 et du French Tech 120 devront publier leur index d’égalité professionnelle. Et ce dès 2023.

Pourquoi concentrer son attention uniquement sur les grands groupes dès lors que l’on parle inclusion et diversité ? Les start-up, elles aussi, ont leur rôle à jouer. Lundi 17 octobre, l’association nationale d’égalité des chances Diversidays a publié une étude intitulée « Les start-up, l’inclusion et la diversité » en collaboration avec PwC France et Maghreb, et Occurrence. À l’arrivée, malgré quelques efforts, nos jeunes pousses ont encore une belle marge de manœuvre.

« Près de 10 % des offres de CDI en France sont proposées par des start-up alors que seuls 20 % des actifs français ont déjà envisagé d’y postuler. Il faut absolument sortir de ce mimétisme », explique le co-fondateur de Diversidays Anthony Babkine. Dit autrement, les salariés de l’univers start-up ont tendance à se ressembler. Une sorte de clonage. Lorsque l’on interroge les actifs français sur les critères susceptibles de restreindre le recrutement au sein des start-up, en ressortent : le niveau de diplôme (pour 50 % d’entre eux), l’âge (48 %), l’origine géographique (16 %), l’origine sociale (15 %), l’origine ethnique (14 %) et le genre (14 %).

« Il est urgent de mettre en place une politique inclusion et diversité objective […] en appui sur les bons outils. Ceux qui permettent de mesurer, de recruter différemment, d’échanger entre pairs et d’améliorer toujours plus le parcours collaborateur afin qu’il ne privilégie plus un seul type de profil », défend Anthony Babkine.

L’index d’égalité professionnelle dévoilé dès 2023 pour certaines start-up

Les start-up interrogées, tout comme les grandes entreprises, perçoivent l’inclusion et la diversité comme un sujet « important ». Un vecteur de rétention des talents, de croissance et de performance. Difficile de dire le contraire aujourd’hui – c’est déjà en ce sens une petite avancée. Le co-fondateur de l’association d’égalité des chances le rappelle : « Les entreprises à composition fortement diversifiée sont 45 % plus susceptibles d’afficher une croissance de leur part de marché par rapport à l’année précédente et 70 % plus susceptibles de conquérir un nouveau marché. »

Mais, dans les faits, les situations de discrimination existent aussi au sein de ces entreprises. L’étude précise que, pour ceux qui envisagent de postuler, le risque de se confronter à de la discrimination est grand : 39 % des salariés des start-up déclarent en avoir été une victime, 40 % affirment en avoir été un témoin.

Des engagements prometteurs

Alors, pour plus de transparence, dès 2023, les start-up du Next 40 et du French Tech 120, devront publier leur index d’égalité professionnelle. L’écart de salaire entre femmes et hommes, voilà un exemple de ce que mesure cet index. « Les entreprises devront aussi publier un bilan carbone. L’objectif est que les start-up intègrent les critères sociaux et environnementaux et communiquent dessus », indique à l’AFP Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications. L’inclusion et la diversité, deux défis majeurs, d’autant plus essentiels que les start-up constituent « les grandes entreprises de demain », anticipe Pauline Adam-Kalfon, associée responsable inclusion et diversité, PwC France et Maghreb.

Enfin, 12 fonds d’investissement viennent de s’engager pour une tech plus inclusive : Alter Equity, Daphni, Educapital, Eurazeo, Isai, Parquest, Raise, Ring Capital, Sagard, Serena, 360 Capital et Galion.exe. Ces fonds s’engagent d’abord eux-mêmes, sur des leviers divers : formation de leurs managers sur des enjeux de diversité, nomination d’un référent inclusion et diversité, etc. Et comptent bien avoir une influence sur les start-up, via notamment une clause « inclusion et diversité – égalité des chances » dans les pactes d’investissement.



Les cinq recommandations de Diversidays :

  1. Porter au plus haut niveau de l’entreprise l’ambition D&I et parier sur l’intelligence collective et la dynamique de groupe ;
  2. Saisir l’opportunité du recrutement comme un moment clé pour accueillir des talents diversifiés ;
  3. Se faire accompagner grâce au support de tous les acteurs engagés et des outils adéquats (par exemple, Tech Your Place) ;
  4. Encourager les fonds d’investissement à se positionner pour imposer un changement de fonds à l’égard de ces enjeux, en l’absence de contraintes légales suffisamment incitatives ;
  5. Mettre en place des critères D&I dans le cadre des classements Next 40 et Next 120 pour intégrer ces classifications.
Journaliste-Chef de service rédactionnel. Formé en Sorbonne – soit la preuve vivante qu'il ne faut pas « nécessairement » passer par une école de journalisme pour exercer le métier ! Journaliste économique (entreprises, macroéconomie, management, franchise, etc.). Friand de football et politiquement égaré.

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