Jeremy Hunt
Jeremy Hunt, le ministre des Finances britanniques le 15 mars 2023 (Crédit : shutterstock)

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Hier, lundi 2 octobre, Jeremy Hunt a annoncé que le salaire minimum au Royaume-Uni sera relevé à compter d’avril 2024.

Le ministre britannique des Finances, Jeremy Hunt, a annoncé que le salaire minimum passera de 10,42 à 11 livres sterling. En contrepartie, l’accès aux aides pour les demandeurs d’emploi va se durcir.

« Le travail doit payer et nous nous assurons que ce soit le cas », a déclaré le ministre et membre du parti Conservateur. Avec cette revalorisation du salaire minimum, 2 millions de Britanniques toucheront davantage par heure avec 11 livres sterling, soit 12,67 euros.

Donner d’une main pour reprendre de l’autre

Cette revalorisation, le gouvernement de Rishi Sunak l’avait annoncée depuis longtemps. « Nous avons promis […] d’augmenter le salaire minimum aux deux tiers du salaire médian pour mettre fin aux bas salaires dans le pays », appuyait Jeremy Hunt lors de son discours au congrès du parti Conservateur.

Mais cette mesure n’est pas un simple cadeau fait au peuple d’outre-Manche. De l’autre main, le gouvernement prévoit de resserrer les conditions d’accès aux aides sociales. « Au moment où les entreprises ont des difficultés à trouver de la main-d’œuvre, environ 100 000 personnes quittent le marché du travail chaque année, vivant des aides sociales », fustige le ministre des Finances avant de poursuivre : « Ceux qui ne cherchent même pas un emploi ne méritent pas les mêmes aides sociales que ceux qui essayent vraiment d’agir correctement ».

Une décision qui reste populaire

Alors que le pays connaît des mouvements sociaux d’une rare virulence, cette augmentation du national living wage (le salaire minimum) arrive tout de même à point nommé pour tenter d’apaiser les tensions. L’inflation qui culminait toujours à 6,7 % au mois d’août, continue de plomber les finances des ménages britanniques. Alors, les secteurs de la santé, de l’enseignement ou des transports poursuivent leurs mouvements de grève. Ils durent depuis déjà un an.

L’annonce d’une revalorisation de salaire permettra aussi à l’exécutif britannique de regagner quelques points dans les sondages. Les prochaines élections législatives outre-Manche sont attendues d’ici à janvier 2025, et pour l’heure, le parti Conservateur végète loin derrière ses concurrents. À 20 points du parti travailliste de Keir Starmer.

L’exécutif face à un casse-tête

En attendant cette échéance, Rishi Sunak avance consciencieusement. Il veut tenir son engagement et réduire de moitié l’inflation cette année, au grand dam des membres de son parti. Les conservateurs souhaitaient, eux, une baisse des impôts. Le sujet a vite été exclu par Jeremy Hunt, qui estime lui aussi que ce n’est pas la priorité. En période d’impopularité, il faut parfois prendre des décisions contre son camp.

Mais conjuguer revalorisation salariale et baisse de l’inflation n’est pas chose facile. Les deux mesures vont rarement de pair. La banque d’Angleterre se dit d’ailleurs « préoccupée » par cette nouvelle hausse des salaires et son potentiel inflationniste. Huw Pill, le chef économiste de l’institution avait d’ailleurs fait une sortie très impopulaire en avril dernier à ce sujet. Il estimait que les Britanniques devaient « accepter d’être plus pauvre ». La revalorisation des salaires ne semblait pas envisageable. Bref, aujourd’hui le gouvernement de Rishi Sunak se trouve alors à la croisée des chemins. Céder face à l’urgence était-elle la bonne solution pour anticiper l’avenir sereinement ?

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.