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Il aura fallu seulement 44 jours à Liz Truss pour conduire le Royaume-Uni au cœur même d’une crise financière sans équivoque. Qui pour lui succéder dans un Royaume, bien plus fragilisé qu’uni ?
Une élection sans grand enthousiasme par sa majorité en juillet 2022. L’ancienne cheffe du gouvernement, pour qui rien ne s’est passé comme prévu, a plié bagage jeudi 20 octobre. Résultat, Liz Truss laisse derrière elle un Royaume-Uni à cran.
Downing Street ne restera pas vide bien longtemps. Celle qui est devenue la Première ministre à la longévité la plus courte de l’histoire contemporaine du pays a annoncé la tenue d’une élection interne au Parti conservateur. Et ce « d’ici à la semaine prochaine ». Le président de l’organisation du Parti conservateur, Graham Brady l’a confirmé : le successeur serait désigné avant vendredi 28 octobre !
Un processus accéléré et pour le moins controversé. Le chef de l’opposition Keir Starmer et la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon appelaient à une élection législative dans les plus brefs délais. Un choix qu’ils jugeaient « impératif ». Une manière de renouer avec la paix outre-Manche.
Vite fait, bien fait
En vertu des règles présentées jeudi 20 octobre, trois députés peuvent candidater au poste de Premier ministre. Pour ce faire, chaque candidature doit être appuyée par 100 collègues parmi les 357 députés conservateurs pour le parrainer. Une campagne de courte durée puisque les parrainages seront recueillis ce lundi à 14 heures. Après quoi, tout ira très vite :
- Si une seule personne parvient à réunir les 100 parrainages, elle sera désignée comme victorieuse lundi 24 octobre. Sauf en cas de ratification de la part des adhérents du parti.
- Si deux personnes ont ces parrainages, les 170 000 adhérents devront les départager par un vote en ligne d’ici au 28 octobre.
- Si trois candidatures sortent du lot, alors les députés du parti devront voter pour n’en conserver que deux.
Le Comité 1922 a annoncé qu’un débat télévisé sera organisé pour que « les membres puissent entendre ce que les deux candidats finaux ont à dire ».
Successeur en devenir
Quand on parle de succession, quelques noms circulent chez les députés conservateurs ! Du rassurant Rishi Sunak au retour du phénix Boris Johnson, tour d’horizon des candidats pressentis :
- Le rassurant Rishi Sunak : battu par Liz Truss lors de la phase finale du processus de désignation du chef du parti. Petit-fils d’immigrés, l’ancien banquier incarne l’orthodoxie budgétaire conservatrice. Le candidat préféré des députés conservateurs saura-t-il saisir sa chance ?
- La favorite Penny Mordaunt : en début de campagne, la ministre chargée des Relations avec le Parlement était la coqueluche des militants conservateurs. Charismatique avec un aplomb sans faille. L’ancienne ministre de la Défense aura-t-elle les épaules suffisamment solides pour sortir le pays de la crise financière ?
- L’expérimenté Jeremy Hunt : nommé le 14 octobre, l’actuel chancelier de l’Échiquier a assuré à la BBC qu’après avoir essuyé deux échecs en 2019 et cet été, il ne souhaite pas voir sa situation évoluer. Son récent changement politique pourrait-il l’amener à revoir sa position ?
- Le phénix, Boris Johnson, dit BoJo : l’ancien Premier ministre s’impose comme un recours évident. Devenu conférencier depuis son départ de Downing Street, Johnson serait-il prêt à reprendre les commandes du parti à deux ans des élections législatives ?