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C’est elle qui a la charge de veiller sur l’avenir de nos enfants. Pourtant, Nicole Belloubet semble avoir largement échoué dans ses précédentes fonctions.
Souvenez-vous. Nicole Belloubet, désormais à l’Éducation nationale, fut Garde des Sceaux entre 2017 et 2020. On citera, parmi ses faits d’armes, la libération de 12 000 prisonniers, à l’aube de la crise pandémique ! Voilà qui n’est pas très engageant, à l’heure où Emmanuel Macron entend initier un « retour à l’autorité » …
Difficile d’oublier qu’elle fut aussi, sans doute par maladresse, celle qui plaça une cible dans le dos de la jeune Mila, à l’époque menacée de mort en raison de ses propos véhéments à l’encontre de la religion musulmane. En effet, ladite Belloubet avait indiqué ce qui suit : « L’insulte à la religion, c’est évidemment une atteinte à la liberté de conscience, c’est grave ». Rappelons que le délit de blasphème n’existe pas dans le droit français. Des propos de cette nature constituent une erreur grave de la part d’un ministre de la Justice.
Peut-elle reconstruire ce qu’elle contribua à détruire ?
Nicole Belloubet, comme l’indique Pascal Praud (qui ne dit pas que des bêtises) est « l’incarnation physique de tout ce qui ne fonctionne pas en France depuis trente ans ». Dame Belloubet a été rectrice (de Limoges puis de Toulouse), première adjointe de la Ville-Rose, élue locale, apparatchik du Parti socialiste, membre du Conseil constitutionnel… Un vrai mandarin !
Autant dire que cette vache-sacrée du système, qui est comme chez elle dans les salons dorés des ministères, aura bien du mal à engager le « choc des savoirs », cette révolution « anti-techno » que rêve d’initier le président Macron. Difficile de réparer la maison « Éducation nationale » avec une dame qui a activement participé à la dégrader, en supportrice des réformes pédagogistes à la Najat Vallaud-Belkacem.
Elle voulait supprimer le ministère dont elle a la charge
D’ailleurs, en guise de blague, ladite Belloubet signait en 2016, dans la revue Après-Demain, un texte appelant à « supprimer le ministère de l’Éducation nationale ». Bigre ! Certes, la destructrice en chef prenait soin d’ajouter un point d’interrogation à sa proposition iconoclaste… Belloubet y appelait à en finir avec « les fariboles » du « retour à l’autorité », en bonne partisane de « l’auto-évaluation » et de la sortie « du cadre rigide du cours magistral ». En bref, l’exact contraire de ce qu’Emmanuel Macron entend désormais mettre en place ! Celle qui préconisait une école soixante-huitarde pourra-t-elle incarner le retour aux hussards noirs de la République ? Ses premières prises de paroles – fort moroses – laissent deviner que l’attentisme sera sa méthode.
Notre nouvelle ministre entend surtout s’employer à ne pas trop déranger. Son programme, consiste à mettre en place une nouvelle séance de câlinothérapie pour les professeurs, laissés chafouins en raison des insultes de la précédente ministre, Amélie Oudéa-Castéra, laquelle n’a pas été très gentille avec eux. Pourtant, face aux résultats désastreux de notre école, il paraît urgent de renverser la table. Casser la baraque pour la reconstruire autrement ; ou prendre le risque de voir notre système éducatif sombrer une bonne fois pour toutes dans les méandres de l’ignorance collective.
François Bayrou avait pourtant les bonnes solutions
Quel dommage, donc, que le duo Attal/Macron ait préféré cette technocrate sans saveur au président du MoDem François Bayrou, un temps pressenti. Cet ancien professeur de français (qui exerça simultanément la profession d’agriculteur) aurait à coup sûr pu répondre aux exigences du « choc des savoirs ». « Il faut installer le verbe instruire dans notre pays », disait-il dès 2012, pourfendant déjà « l’école qui abaisse ».
Favorable au retour des classes de niveau, essentielles à l’élévation collective et au respect du rythme de chacun, Bayrou osait proposer cette règle qui devrait être la base de toute politique éducative : « Aucun élève ne doit entrer au collège s’il n’est garanti qu’il maitrise la lecture et le calcul ».
Cela relève du bon sens, et pourtant, au nom de critères prétendument égalitaristes et en vérité comptables, cela fait vingt ans que ce n’est plus le cas. Voilà pourquoi l’école s’est transformée, pour les 20 % d’élèves qui sont les plus en difficulté, en véritable fabrique du désespoir. Comment notre société peut-elle l’accepter ?
Les perles de la politique
Attal sur M6 · Le Premier ministre était mercredi 14 février l’invité du 19.45 de la chaîne M6. Face à la journaliste Kareen Guiock Thuram, récemment reconvertie dans la chanson, Attal s’est livré à une véritable opération séduction du public de M6, dont les journaux jouissent d’un audimat un peu plus jeune et plus urbain que les vénérables TF1 et France 2. Ce ne fut pas vraiment de la grande politique… Gabriel Attal s’est contenté de regretter la grève à la SNCF et fut interrogé sur sa nouvelle chienne, Volta, qu’il trouve « trop mignonne ». La journaliste lui a ensuite demandé s’il comptait faire quelque chose pour la Saint-Valentin. Attal a répondu qu’il comptait travailler toute la soirée.