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Demande en attente. À l’ère des réseaux sociaux, la frontière entre vie privée et vie professionnelle n’a jamais été aussi poreuse.
La question ne se pose pas si vous ne considérez plus votre collègue de bureau comme tel mais plutôt comme un ami […] Si vous multipliez les afterworks ou partez en vacances avec un collègue en particulier, l’accepter sur vos propres réseaux sociaux va de soi », explique Mélissa Pangny, psychologue du travail. La situation est tout autre dès lors que ce collègue-là est un supérieur hiérarchique avec lequel vous n’avez pas forcément d’atomes crochus. À quoi bon s’ajouter sur Instagram si l’on s’ignore dans l’open space ?
Un danger pour la vie privée
Alors, comment réagir face à une demande de suivi d’un collègue dont on ne partage pas grand-chose au bureau ? « Si vous vous posez la question de savoir si vous devez oui ou non accepter… en réalité vous avez déjà répondu : n’acceptez pas », défend Mélissa Pangny. Dans le cas contraire, cela pourrait influencer la qualité de vos relations au travail. Surtout, en acceptant la demande d’ajout d’un collègue, vous lui ouvrez les portes de tout ce que vous auriez peut-être aimé que l’on ne sache pas au sein de votre entreprise : « votre homosexualité, l’endroit où vous avez passé votre week-end, le handicap de votre enfant », liste notre psychologue du travail. Cela pourrait se retourner contre vous si une personne malintentionnée décidait de se servir de ces informations-là à mauvais escient
Vous le comprenez, les réseaux sociaux sont à double tranchant dès lors qu’au sein de votre profil se mêlent amis et collègues. D’un autre côté, il n’est pas toujours simple de dire non. Refuser une demande de suivi à ses voisins d’open space, comment vont-ils le prendre ?
À QUOI BON S’AJOUTER SUR INSTAGRAM
SI L’ON S’IGNORE DANS L’OPEN SPACE ?
Un manque de confiance en soi
Le simple fait d’être incapable de ne pas accepter vos collègues sur les réseaux sociaux en dit beaucoup sur vous-même. « Derrière la peur de dire non se cachent notamment la peur du conflit, ou celle de perdre son statut de l’employé sympa du bureau […] Ou si je n’accepte pas, vont-ils croire que j’ai des choses à cacher ? », pointe Mélissa Pangny. Essentiel donc de travailler sur sa timidité, son manque de confiance en soi, par exemple, et ce sera ensuite plus simple de dire non – à une demande de suivi sur les réseaux sociaux ou tout autre chose
d’ailleurs !
Plus globalement, que cherche-t-on lorsque l’on se met à suivre un collègue ? « C’est un moyen d’assouvir sa curiosité bien entendu, parfois même une quête de comparaison », estime la psychologue. Bref, avant de partager vos contenus sur les réseaux sociaux à votre patron, manager, ou même le stagiaire de l’entreprise, posez-vous une question : ce que j’ai publié dimanche lors d’une soirée, est-ce quelque chose que je pourrais raconter à mes collègues le lundi matin à la machine à café ?
GEOFFREY WETZEL