MBA : comment le financer

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Le prestigieux master est souvent financé par les entreprises elles-mêmes, dans la perspective du compte personnel de formation. Mais si la vôtre reste sourde à votre demande, il existe d’autres moyens de décrocher le talisman.

Le Master of Business Administration, on le sait, fut exporté des états-Unis vers l’Europe dans les années 1950, mais il s’est depuis adapté au marché local. Et s’est démultiplié. Pas loin de 80 MBA sont proposés sur le territoire hexagonal. Selon les accréditations, le prestige, le ranking et le contenu de la formation, le prix de cette formation bankable va varier du simple au triple. Les MBA jouent tout aussi bien le rôle de vitrine à l’international. Car ils confèrent une crédibilité à leurs titulaires et font briller le blason d’une école, non seulement sur le territoire domestique, aussi à l’échelle internationale.

Le monde des MBA ne se limite pas au pré carré des grandes écoles de commerce. Les IAE comme le Cnam proposent ces programmes de haute volée. Dans le réseau IAE, ils étaient neuf sur 32 établissements en 2018 à proposer un tel master. Or le rapport qualité/prix que présentent les IAE et le Cnam pose bien évidemment la question du ROI d’un tel choix de formation. À dire vrai, le coût des MBA s’envole même parfois : à 46 500 euros à l’Essec, 32 000 euros chez Skema pour l’executive MBA, 69 000 euros à HEC. Bien souvent, les candidat/es sont amené/es à constituer un patchwork de financements pour participer à ces programmes d’élite. Résoudre l’équation de l’investissement en deniers personnel et en temps justifie quelques pistes pour les moyens de financement. Photographie du champ des possibles en 2019.

Première option : L’entreprise et le compte personnel de formation sont mobilisés pour une prise en charge globale

Dans une enveloppe maximale de 144 heures à l’heure actuelle, vous recourez à votre compte personnel de formation (CPF). Au 1er janvier 2019, le salarié qui n’a jamais utilisé son droit individuel à la formation (DIF) de 120 heures ni son CPF (72 heures accumulées depuis 2015) dispose sur son compte d’un crédit de formation d’une valeur de 2 880 euros. À cette somme viendront s’ajouter, au cours du 1er semestre 2019, 360 euros au titre des 24 heures acquises au titre de l’année 2018, soit 3 240 euros au total. Les entreprises ont la possibilité d’abonder pour compléter la différence. Quelques points de vigilance s’imposent : primo, les entreprises font signer en règle générale une clause de dédit-formation. Secundo, ces mêmes entreprises peuvent aussi revoir le variable ou imposer des prises de congés ou de récupération pour couvrir les jours de formation. Cela dit, certaines entreprises signent encore des partenariats avec les acteurs de l’enseignement supérieur pour donner le moyen à leurs hauts potentiels d’acquérir de nouvelles compétences ou du moins les renforcer. Dans ce but, la fondation Renault finance facilement ce type de programme.

Deuxième option : Votre entreprise ne prend pas votre formation en charge

Dans ce cas de figure, rien ne s’oppose à ce que vous preniez un congé individuel de formation (CIF). S’il est accepté par l’entreprise, tous vos efforts devront se tourner vers votre organisme paritaire collecteur agréé pour le financement du CIF. L’objectif sera de vendre votre dossier pour espérer une prise en charge.

Troisième option : Vous ne prévenez pas votre entreprise

Créez alors impérativement un compte CPF en ligne et assurez-vous que la formation que vous visez est éligible au CPF. S’ensuit la même démarche que pour la deuxième option : porter votre projet auprès de l’Organisme paritaire collecteur agréé (OPCA) concerné.
Cette troisième option, souvent la plus courante, ouvre à d’autres possibilités de financement. En voici plusieurs :
• Le prêt bancaire : la plupart des grandes écoles et des établissements ont signé des accords avec les banques. Entre autres, l’Essec propose ainsi un PTZ (prêt à taux zéro) et en déduit les intérêts d’emprunt si le taux est inférieur à 1,8 %.
• Les bourses ne sont pas non plus négligeables. La règle varie sur le pourcentage de l’apport, mais en règle générale, une demande de bourse est acceptable dès que chaque candidat doit avancer 50 % du coût de la formation sur ses propres deniers. Ces bourses émanent des grandes écoles et autres établissements. Mais elles sont proposées par d’autres types d’organismes à l’image des QS et Prodigy Finance qui proposent généralement un budget de 7 millions de dollars à partager entre les futurs boursiers. Ces bourses s’étalonnent entre 10 et 20 % du montant total.
• Les financements innovants : encore peu répandues dans les mœurs françaises, certaines formes de financement ont le mérite de diversifier le champ des possibles. Le crowdfunding se développe ainsi pour financer les programmes MBA.

Geoffroy Framery

1 COMMENTAIRE

  1. Article intéressant, mais attention,depuis le 21 novembre dernier ce ne sont plus les OPCA qui financent la formation professionnelle mais la Caisse des Dépôts et consignation via la nouvelle application mon compte formation. Pour le moment, aucun d’abondement n’est d’ailleurs proposé, ils seront de nouveau disponibles au printemps.

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