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ART DE VIVRE & PATRIMOINE
n°7
Divertissement
Les adultes deviennent accros aux jeux vidéo et jeux en ligne. Un engouement qui se mue en phénomène de société, qu’il commence justement à bouleverser.
Jeux vidéo, un impact sous-estimé
- Le nombre de joueurs français a été multiplié par trois en dix ans. - 80% des Français ont joué au moins une fois aux jeux vidéo sur les 12 derniers mois. 52% sont des femmes, un chiffre en augmentation. - 12 heures : c’est le temps moyen hebdomadaire moyen consacré à la pratique des jeux vidéo. Soit deux heures de plus qu’en 2011. - 40 euros : c’est le budget mensuel consacré en moyenne aux jeux video. Source : Livre blanc du SNJV Le fait d’avoir l’appui de joueurs (a fortiori quand ce sont des influenceurs, voire des « techexperts ») leur permet de recruter de futurs clients potentiels », souligne Cédric Page, à la tête de Gameo Consulting, une agence de conseil et de communication spécialisée dans l’univers du jeu vidéo. Celle-ci cible des joueurs passionnés, entre 17 et 35 ans et organise régulièrement des évènements pour le compte des marques (en ligne ou physiques) avec des annonceurs qui s’associent, comme pour « Kompany », un jeu pédagogique de gestion d’entreprise qui intègre Crédit Agricole, Mazda, Manpower, EDF et Microsoft. Ces cinq marques incarnent un rôle de partenaire auprès des entrepreneurs (les joueurs), qui, audelà de la performance économique, doivent développer leur entreprise de manière responsable et éthique. Un outil qui leur permet d’apprendre des notions dans le monde des affaires. D’ailleurs, l’Éducation nationale a été impliquée dans ce projet. A l’ère de la « gamification », le jeu n’a plus seulement une fonction de divertissement. L’heure est aussi à la pédagogie. D’où l’essor des « serious games ». Mais n’est-il pas illusoire de penser que le ludique peut s’immiscer dans toutes les sphères ? C’est un autre débat…
« Gamification » à tous les étages
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Ariane Warlin
Et les jeux de plateau dans tout ça ?
Jeux de cartes, Scrabble, Trivial Pursuit... la France a une tradition de « jeu de société ». Non seulement le jeu vidéo n’a pas cannibalisé les jeux de plateau, mais il a remis la dimension ludique au goût du jour. Il n’en demeure pas moins que les acteurs du secteur doivent faire de la résistance, et surtout être capables de se réinventer pour ne pas se ringardiser. C’est le pari de Cyril Golovtchan, président d’Actu Game. Il vient de remettre au goût du jour Maître du Monde, un jeu qu’il avait lancé en 2002 et qui s’inspirait des débats au conseil de sécurité de l’ONU à propos de l’intervention en Irak. « Nous nous sommes replongés dans l’actualité géopolitique des dernières années pour refaire les cartes, et avons mis au point de nouveaux mécanismes », précise-t-il. Il est l’un des rares fabricants indépendants, car la plupart ont été rachetés par les poids lourds du secteur, comme Hasbro ou Ravensburger. Et pour cause. Cyril Golovtchan lève le voile sur les dessous d’un système : « Il est de plus en plus difficile de trouver des distributeurs. Le BHV ne vend plus de jeux, le Printemps a réduit son rayon et il y a de moins en moins de magasins indépendants ». Pour avoir une visibilité, il faut mettre la main au portefeuille : « Aux