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n°7
Electron libre
aïkonour, à 200 km de la mer d’Aral au Kazakhstan, 19 avril 2013. A l’issue d’un lancinant compte à rebours, la fusée Soyouz semble s’ébrouer lentement, alors que ses puissants moteurs crachent un nuage de fumée s’étiolant dans les steppes alentours. Stanislaw Ostoja-Starzewski et Spas Balinov, les deux amis de l’Institut national des sciences appliquées (Insa) de Lyon, les yeux humides, ne sont pas présents en simples spectateurs. La puissante machine porte en elle leur bébé, un nanosatellite de télécommunication destiné à être mis en orbite. Un accès à l’espace à faible coût, et surtout l’aboutissement de quatre années de travail acharné de ces fondateurs de la start-up NovaNano à Saint-Didier-Au-Mont d’Or, près de Lyon. La jeune pousse rhodanienne, seule à développer une telle technologie en France, est le fruit d’une rencontre entre deux passionnés d’espace à l’Insa. « Nous faisions partie du club étudiant de construction de fusées expérimentales et avons gagné des concours », se souvient Spas Balinov. Tout était à faire dans cette branche émergente du secteur spatial où des universitaires concoctaient des prototypes de nanosatellites chacun de leur côté. Les deux étudiants, ayant l’intuition qu’il existait de nombreux clients, ont décidé d’industrialiser le développement via NovaNano, qui a intégré en 2007 l’incubateur Crealys. Pari gagné, puisque les retours deviennent vite concrets. « Des industriels et des pays ont un œil sur nos satellites, nous avons des contacts avec la Chine, l’Europe et l’Amérique », affirme Stanislaw Ostoja-Starzewski. Jeunes, pionniers dans un secteur de haute technologie, les deux associés avaient pourtant tout à prouver. « Nous avons construit notre société étape après étape, développant d’abord le « déployeur », qui
B
Il était une fois deux étudiants de l’Insa qui avaient la tête dans les étoiles et qui sont allés au bout de leur rêve, en mettant en orbite un satellite… Le premier d’une longue série.