references
www.ecoreseau.fr
PANORAMA
n°7
International
istoriquement le terme ne relève pas forcément d’un registre très positif. La diaspora fait référence à l’exode des Juifs de la terre d’Israël après la destruction du deuxième temple de Jérusalem par les troupes de Titus, en l’an 70. Mais aujourd’hui la notion en appelle moins à la dispersion qu’au rassemblement de ceux qui sont loin de leur pays d’origine et ne veulent pas, dans l’assimilation, perdre tout lien avec la patrie d’origine. Or de ce besoin
H
Les diasporas sont devenues des réseaux propices au business transfrontalier, avantageux pour le pays d’origine comme pour le pays d’accueil.
ENTRETENIR La diaspora moderne est agissante, à l’exemple de l’Union Générale arménienne de bienfaisance (UGAB) ou du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France. Michaël Boroian, président du cabinet de chasseurs de têtes Sterling international spécialisé dans le luxe, né à Chicago et arrivé en France en 1991, a toujours éprouvé le besoin, là où il résidait, d’entretenir des contacts suivis avec d’autres
Diasporas : Ambassadeurs par millions
FLAMME À
créateur de lunettes) ou Alain Manoukian (le créateur de vêtements), tous deux d’origine arménienne : « Je contri-
bue encore à certaines causes en Arménie. Les cercles arméniens sont très proches et
Plus de Chinois vivent en dehors de Chine que de Français vivent en France, et ils sont présents dans presque tous les pays
France, est des plus actif. Autant d’instances qui entretiennent des liens collectifs
des groupes moins formels. » De même le Fonds social juif unifié (FSJU), qui représente les 700000 Juifs de
mouvement migratoire ne signifie pas pour autant une structuration propice au business. Algériens et Maro-
le passé et ont représenté une véritable force économique. Mais un petit quelque chose a changé. Les proportions n’ont plus rien à voir avec le passé, puisque 215 millions de migrants de première génération sont recensés sur la planète, soit 3% de la population mondiale. Cette nation serait la cinquième au monde, un peu plus grande que le Brésil. Plus de Chinois vivent en dehors de Chine que de Français vivent en France, et ils sont présents dans presque tous les pays. Il en va de même pour les 22 millions de personnes d’ethnie indienne. Des concentrations d’une même ethnie parlant la même langue se trouvent aujourd’hui dans des pays improbables, comme les Libanais en Afrique de l’Ouest, les Japonais au Brésil ou les Africains de l’Ouest dans le sud de la Chine. Ce concept transcende même les questions religieuses. Ainsi la diaspora libanaise, qui compte 14 millions de membres (alors que le Liban compte 3,5 millions d’habitants) est composée de chrétiens maronites et de musulmans sunnites ou chiites. A Paris, le conseil d’administration de « Diaspora libanaise overseas » est multiconfessionnel.
FLUX Si ces groupes facilitent le business transfrontalier et accélèrent les flux d’informations – le pétrole du XXIème siècle – c’est aussi grâce aux nouvelles technologies. Une sorte de grand réseau social se constitue, permettant de mettre de l’huile dans les rouages de la mondialisation. Les fondateurs de l’association « Indonesian Diaspora business council » ou la communauté en ligne « Ethiopian diaspora business network » l’ont parfaitement intégré. Les TIC permettent de rester au contact. Un exemple parmi d’autres : la loterie nationale togolaise Lonato est devenue une institution dans le pays,
FORCE DU NOMBRE
cains, pourtant nombreux en France, sont peu tournés vers leur Etat d’origine et leur so-
UNE AFFAIRE DE