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CLUB ENTREPRENDRE
Leçons de maux
n°7
1922-1960 : SUR LES CHAPEAUX DE ROUE Lorsqu’il succède à son père Adolphe en 1922 à la tête de la petite affaire familiale, Louis Heuliez est le représentant de la quatrième génération d’une lignée de charrons, qui fabriquait et réparait des roues de charrettes et de charrues à Cerizay depuis le début du XIXe siècle. Il prend alors le parti de se spécialiser dans la fabrication de carrioles (qui donneront au groupe son emblème), en suivant des méthodes semi-industrielles. Dès 1923, ce visionnaire invente un procédé de caoutchoutage des roues, dont le succès va permettre un développement rapide des ateliers. Deux ans plus tard, en 1925, Heuliez fait ses premiers pas dans la carrosserie automobile, en réa42
FÉVRIER 2014
e 31 octobre 2013, à Cerizay, petite commune de 4700 habitants dans le nord des DeuxSèvres, les ouvriers de l’équipementier automobile Heuliez SAS donnaient à voir un étrange spectacle. Sur les grillages entourant le site de leur usine, ils ont accroché leurs blouses de travail ; sur la pelouse à côté du parking, ils ont déposé des gerbes de fleur et un cercueil. Sur des banderoles, ils ont écrit « Adieu Heuliez » ; et sur les yeux de la statue du fondateur, Louis Heuliez (1887-1947), ont pudiquement placé un bandeau, pour lui épargner le spectacle de la fermeture d’Heuliez SAS et le licenciement de ses 287 salariés. Une précaution bien dérisoire, tant l’histoire récente a été mouvementée, avec trois faillites depuis 2006. Mais, bien que parcellé, l’héritage de Louis Heuliez ne s’est pas encore tout à fait évaporé : il se perpétue chez le constructeur de bus Iveco (450 salariés) et chez le constructeur de voitures électriques Mia electric(210 salariés), auxquels on peut à la rigueur ajouter le fabricant de voitures sans permis JDM (36 salariés), tous installés dans les Deux-Sèvres et proches voisins de feu Heuliez SAS.
L
Après un siècle d’activité, le constructeur automobile Heuliez SAS a déposé le bilan en octobre dernier. Mais l’héritage de l’entreprise deux-sévrienne se perpétue dans la prometteuse Mia electric.
lisant pour Peugeot un break sur le châssis d’une utilitaire Peugeot 177 B. En 1947, Henri Heuliez succède à son père avec la volonté de développer un grand pôle industriel, en se positionnant années 1980 et 1990 sont florissantes : sa taille moyenne lui permet d’être suffisamment réactif et innovant pour devancer et suivre les évolutions de ses grands partenaires. Au début des années 1980, le PSA se font de plus en plus rares. Une éclaircie tout de même en 2004, lorsqu’Opel lui confie la construction de l’Opel Tigra TwinTop. Le sous-traitant automobile compte alors 2400 salariés.