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CLUB ENTREPRENDRE
Interview croisée
n°7
Les deux grands partis parlent d’entrepreneuriat mais y associent moins volontiers les jeunes. Ils ont pourtant des choses à dire. La preuve.
Qu’est-ce qui dans votre parcours vous a poussé à vous intéresser à l’entrepreneuriat ? Jonas Haddad : Au cabinet de Luc Chatel, j’étais chargé de mission en charge des questions de jeunesse. A l’époque, le Ministre avait envie de développer une vision spécifique sur la jeunesse. Et je me souviens qu’on avait beaucoup bossé sur cette question de l’entrepreneuriat des jeunes, parce qu’on voulait trouver une troisième voie, entre la voie classique de la gauche qui consistait à proposer l’assistanat pour les jeunes, et la voie de la droite qui, il faut bien le dire, n’était pas très développée. J’ai aussi été avocat et maintenant je suis autoentrepreneur. J’aide des PME au Les hommes politiques ont-ils globalement du mal à comprendre les entrepreneurs ? JH :Aujourd’hui les politiques sont plus sur le terrain et donc plutôt main dans la main avec les entrepreneurs pour essayer de créer de l’emploi dans leurs localités. Ce dont j’ai peur, c’est que si comme le veut le PS, nous mettons fin au cumul des mandats, les politiques ne seront plus du tout connectés avec la vie économique. Nous le voyons bien avec le gouvernement actuel, formé d’apparatchiks du PS qui ont rarement fréquenté le milieu de l’entreprise. Ils ne savent pas très bien y faire avec les entrepreneurs et ils se comportent parfois comme des amateurs. Je pense à quelqu’un comme coup. Notre ministre du redressement productif était avocat d’affaires, nous avons un ancien président de la République (Nicolas Sarkozy, ndlr) qui l’était aussi. Les choses ont considérablement évolué. La culture de l’autoentrepreneuriat s’est développée à gauche. Un rapport vient d’ailleurs d’être présenté pour simplifier la création des toutes petites entreprises. L’économie sociale et solidaire est aussi très liée à l’histoire de la gauche. Cette dernière a également su, notamment en 1997 et au début des années 2000, soutenir par des politiques fiscales incitatives les créateurs d’entreprises dans le secteur des nouvelles technologies. Et le gouvernement a lancé l’année dernière les Assises de l’entrepreneuriat, dont la force est de relier sous la même bannière des mondes qui s’ignorent. Donc je trouve qu’une évolution très favorable à l’entrepreneuriat est à noter à gauche. sentiel des entreprises françaises sont de petites entreprises, et la gauche est vraiment du côté de ces PME qui tirent la croissance. Les grosses entreprises du CAC 40, sont plus dans une économie de rente. C’est tout le contraire de l’économie entrepreneuriale, qui d’ailleurs Quels sont d’après vous les points forts et les points faibles du modèle entrepreneurial français ? JH : C’est un concept très français de dire que nous avons un capitalisme qui n’est pas un capitalisme de rente mais un capitalisme de création. preneur est un individu qui essaie de se réaliser dans la création de quelque chose. Par rapport à d’autres pays, dans le secteur numérique par exemple, nous enregistrons énormément de jeunes qui se lancent, mais nous avons ensuite du mal à faire grandir les entreprises.
Et les jeunes ?
Ce n’est pas en aidant les grandes entreprises qu’on favorisera la prise de risques
Juliette Méadel