references
www.ecoreseau.fr
CLUB ENTREPRENDRE
n°7
Créer aujourd’hui
ourquoi et comment entreprendre ? C’est l’une des grandes questions qui fait débat depuis la récente crise économique et l’aveu d’échec du capitalisme financier. Créer des sociétés fait toujours des émules, mais plus à n’importe quel prix, pas dans n’importe quel but. L’entrepreneuriat social fait son petit bout de chemin dans les têtes animées par l’esprit d’entreprise, grâce à son double avantage : augmenter l’activité et la capacité d’emploi tout en étant soucieux de l’intérêt général. Mais cette nouvelle vision peutelle se généraliser à une large échelle, trouver un ancrage synonyme de rentabilité et de croissance à long terme, sans trop compter sur des aides publiques vouées à fondre comme neige au soleil ? L’idée de faire du social tout en dirigeant une entreprise plaît de plus en plus. Le nombre de salariés de l’Economie sociale et solidaire (ESS) augmente de façon continue, et les années de crise n’ont pas freiné la tendance. Sur les 12 dernières années, la hausse atteint 24%, alors que les effectifs du privé dans leur
P
Entre œuvrer pour le social et faire de l’argent, plus vraiment besoin de choisir. Les remises en question de lendemain de crise nourrissent un modèle d’entreprise en vogue. Son objectif ? Une rentabilité financière, auréolée du souci de son prochain, sans perfusion de l’Etat. Et ça marche.
ensemble n’ont progressé que de 7,3%, selon les résultats d’une étude menée par le réseau Recherches et Solidarités, en coopération avec les Urssaf et la Caisse centrale de la mutualité sociale agricole. Si les associations représentent la majorité des emplois (77%), ce sont les fondations qui recrutent le plus. Leur nombre de salariés a augmenté de 60% au cours des 12 dernières années ! sont investis à 100% dans l’entreprise. Il n’y a ni actionnaires, ni dividendes versés. La société n’appartient à personne, et c’est ce qui lui permet d’être au service du plus grand nombre », explique Jean-Marc Borello, président du directoire du groupe. De manière générale, l’une des principales raisons d’être de ces structures soucieuses de l’intérêt général est la volonté d’entreprendre « en contrant toutes les dérives financières qui entravent la croissance sur le long terme », poursuit-il. Les salaires des employés suivent également ce principe. Au sein du groupe SOS, le rapport entre le revenu le plus faible et le plus élevé est de un à dix. « Souvent, cet écart se situe même dans une fourchette de un à cinq », précise Magali Héraud, associée responsable de projets au sein de la société Etic Foncièrement Responsable, spécialisée dans les services immobiliers à vocation solidaire.
Jackpot et quête de sens
J’aime ma boîte
de Menthon
UNE VAGUE SOCIALE SECOUE L’ÉCONOMIE PRIVÉE L’entreprise sociale se pare aujourd’hui d’une image moderne et efficace, pleinement ancrée dans les enjeux du XXIe siècle, loin de l’étiquette poussiéreuse des structures associatives débordantes de bénévoles et de subventions publiques. Le Mouvement des entrepreneurs sociaux (Mouves) explique que si la majorité des organisations sont toujours des associations, coopératives ou autres SCOP, l’idée actuelle est de porter une économie sociale ouverte et décomplexée, et que des entreprises ayant des statuts commerciaux classiques de type SA ou SAS