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n°7
Décryptage
STRATÉGIE & INNOVATION NUMÉRIQUE
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l’éditeur Parallels, les investissements des PME françaises dans les services cloud générent 1,58 Md d’euros de chiffre d’affaires en 2013. Ils devraient connaître un taux de croissance annuel moyen de 19% durant les trois prochaines années et s’établir ainsi à 2,7 Mds d’euros en 2016. Plus largement en Europe, le marché du cloud est amené à croître de 11 à 15% par an sur les prochaines années, pour passer de 23 à 37 milliards d’euros en 2017 selon l’institut Gartner. Qui va profiter de cette manne ? Les géants américains tels Microsoft, Google et autres Amazon sont évidemment bien placés pour rafler la mise, mais les ravages de l’affaire Snowden pourraient bien profiter aux opérateurs européens et même français. Cloudwatt – propriété d’Orange, de la CDC et de Thales – et Numergy – détenu par SFR, CDC et Bull –, qui viennent de lancer leur offre, jouent donc en priorité la carte de la souveraineté, rappelant qu’ils sont soumis aux lois européennes et françaises, quand l’une des missions de la NSA est d’aider les entreprises américaines. « Il va sans dire que l’image des géants d’outre-Atlantique est écornée. Mais ceux qui évoluent dans des secteurs sensibles au niveau de la donnée – banques, assurances…– connaissaient déjà la problématique de l’éloignement des datacenters et avaient déjà pris leurs dispositions, nuance cependant Franck Pasquet, chasseur de tête associé chez ArrowMan Executive Search, spécialisé dans le monde des start up et du digital. Les autres, qui n’ont pas une vision très définie de ce qu’est le cloud, pourraient s’intéresser un peu plus en profondeur au lieu de stockage de leurs data, et le cas échéant changer d’opérateur. Mais je doute que le phénomène soit massif. »
DONNÉE La paranoïa autour des données personnelles semble prendre de l’ampleur, à tel point qu’en Allemagne plusieurs fournisseurs de services email ont récemment noué des partenariats technologiques afin de sécuriser davantage les flux de communications. Dans la foulée des
révélations sur le programme Prism, la Commissaire chargée de la société numérique, Neelie Kroes, a appelé à la constitution d’un cloud européen. De son côté Thierry Breton, le PDG d’Atos, copilote avec OVH.com, un hébergeur hexagonal, le plan industriel dédié au cloud à la Française. Il a défendu fin août l’idée d’un « Shengen des données personnelles », pour des raisons de sécurité mais aussi pour faire émerger des champions européens. SAP et Atos codirigent un groupe de réflexion au sein du comité directeur de l’European Cloup Partnership (ECP) créé par Neelie Kroes et par le président estonien Toomas Llves, afin de faire
qui y hébergeraient leurs données. Celles-ci, une fois stockées et traitées, peuvent valoir de l’or, et mieux vaut les avoir à disposition. Tel
est en substance son message. Mais la résolution impliquerait aussi de lever les réglementations nationales existant dans la banque, la pharmacie ou le secteur public, selon une note blanche remise par
Le « Shengen des données personnelles » va finir par émerger, même sous une forme atténuée. La Commission européenne y songe
Ainsi l’opérateur boursier allemand Deutsche Börse veut lancer début 2014 « Deutsche Börse Cloud Exchange », une plateforme d’échange de ces services avec des acteurs comme le groupe français de
et nombre de sociétés, qui veulent en faire une véritable « commodity », perçoivent ces possibles régulations comme de véritables entraves.
sation des flux attendra, et chez SAP on a calmé le jeu en parlant de « standard de qualité ». « L’espace Shengen dans le cloud ne sera pas
transposé tel quel, mais je pense que la Commission européenne, qui ne veut pas qu’on dise qu’elle n’a rien entrepris pour protéger le citoyen, va prendre des dispositions plus sévères. Dans son