references
www.ecoreseau.fr
ART DE VIVRE & PATRIMOINE
n°7
Patrimoine
DES FONDAMENTAUX MOINS SOLIDES Risque limité, liquidité des fonds, fiscalité attractive, taux intéressants… Rien d’étonnant à ce que le contrat d’assurance vie (CAV) soit devenu le placement traditionnellement préféré des Français. Néanmoins, face à la baisse des taux, les assureurs ont dû modifier les fondamentaux du CAV. Pour proposer à leurs clients des taux acceptables, les obligations souveraines ou quasi-souveraines ont été remplacées par des actions ou obligations d’entreprises, voire des monnaies. Autant de valeurs aux cours incertains qui portent les investisseurs à chercher d’autres solutions de placement plus rentables, plus sûres. Le contrat Euro-croissance peut à ce titre susciter l’intérêt, à en croire les qualités vantées par ses inventeurs… UNE BELLE IDÉE
86
FéVRIER 2014
aisse de rendement, augmentation du risque, incertitude fiscale… Les nuages se sont accumulés sur l’horizon autrefois dégagé du contrat d’assurance vie. Le montant de la collecte reste bien entendu très positif, mais il a sévèrement diminué au cours des derniers mois. A titre d’exemple, elle s’élevait à 400 millions d’euros en octobre 2013 contre 1,4 milliards l’année précédente à la même époque. L’incertitude fiscale précédant le vote de la loi de finances 2014 a refroidi les souscripteurs potentiels. Mais la raison de cette baisse provient aussi de la baisse du taux de rendement. Pour l’année qui vient de s’achever, 2,6%, nets de frais de gestion. La rémunération peut varier de 2,5 à 2,65% pour les fonds en euros. Le taux de 4,45% existe certes, mais il reste l’apanage des meilleurs contrats.
B
Le nouveau venu des assurances vie, moins risqué que les contrats en unités de compte, aura-t-il la capacité d’aiguiller l’épargne en masse vers les actions ? Malgré son adoption définitive lors du vote de la loi de finances 2014, rien n’est moins sûr.
tance : le contrat Euro-croissance se veut avant tout une manière de dynamiser l’économie en orientant l’épargne des Français vers les marchés financiers. Plus particulièrement vers les actions d’entreprises. Dans leur rapport ments en fonds propres et en dette. » Car la particularité du contrat Euro-Croissance est que l’investisseur voit son capital garanti sur une période de huit ans, terme avant lequel le bénéficiaire ne peut disposer de liquidités. à celui généré par un fonds en euros classique. Pour attirer l’épargnant, la loi de finances 2014 a prévu le maintien de l’antériorité du contrat aux yeux de l’administration fiscale en cas de migration de l’épargne des fonds en est louable, les réserves restent nombreuses sur ce placement, dont la structure elle-même demeure à l’état embryonnaire. Pour l’heure, bon nombre de questions non résolues freinent l’engouement des conseillers en Jean-Baptiste Holtz. Elles concernent la définition même du métier d’assureur et les nouvelles missions que lui attribuent, de fait, les politiques, en votant la création du contrat Eurocroissance. « En orientant le choix de leurs clients vers telle ou telle action d’entreprise, l’assureur exerce un métier de Private Equity. Est-il réellement structuré pour que son choix soit pertinent ? Dispose-t-il de services d’analystes compétents ? » La réponse mérite d’être posée, même si en pratique les assureurs délègueront cette activité.
Contrat Euro-croissance, le temps des questions