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STRATÉGIE & INNOVATION NUMÉRIQUE
n°7
Business story
rançois 1er aurait-il pu faire la « une » d’EcoRéseau ? Possible. Car en accordant en 1538 un privilège à un imprimeur, le monarque « au grand nez » a eu un sacré flair. Près de cinq siècles plus tard, l’entreprise – transformée entretemps par Richelieu en Manufacture royale – existe toujours et tourne à plein régime. Si bien qu’elle vient d’être nominée aux prochains European Business Awards dans la catégorie des champions nationaux français. Bref, la vieille dame, qui a pris en 1871 le nom d’Imprimerie nationale, se porte aujourd’hui comme un charme. Pour qu’on le sache bien, elle vient de se payer un lifting en rafraîchissant sérieusement son identité visuelle. Et si elle a conservé son emblème historique, la salamandre, tout le reste a changé. Une manière de remettre les compteurs à zéro et de signifier son nouveau positionnement. Car ces dernières années n’ont pas été un long fleuve tranquille pour cette entreprise publique (de droit privé), historiquement spécialisée dans l’impression des titres d’identité (cartes, passeports, visas, permis de conduire...). Au milieu des
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Après plusieurs années de galère, l'Imprimerie nationale a sérieusement repris des couleurs. Dirigée depuis 2009 par Didier Trutt, l'entreprise publique multiséculaire a su prendre le virage numérique et élargir son horizon.
RETOUR À L’ÉQUILIBRE
Entreprise de caractère(s)
dernière affaire coûtera sans doute son poste à l’ex-président de l’entreprise publique, Loïc de la Cochetière.
Lettres "in" années 2000, la boutique évite de peu le dépôt de bilan. Elle est recapitalisée par l’État, son unique actionnaire, avant d’être sévèrement restructurée par son précédent dirigeant qui divise les effectifs par trois. A l’époque, l’Imprimerie nationale traîne également quelques casseroles dans un registre judiciaire : dysfonctionnements dans la vente et le rachat d’un bâtiment de l’entreprise, soupçons de corruption pour l’obtention de marchés à l’étranger. Cette
Strategy review
par Pascal Junghans
Enseignant à l'international University Of Monaco et à l'université de technologie de Troyes Membre du conseil scientifique du Conseil supérieur de la formation et de la recherche stratégique.
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FÉVRIER 2014
e sont deux hommes d’importance qui ont attiré l’attention du public sur une bataille feutrée mais violente. Dans une tribune publiée le 19 novembre 2013, dans le journal Les Echos, Michel Pebereau, Président d’honneur de BNP Paribas, et Etienne Boris, Directeur général de PwC France, appellent à une mobilisation européenne pour gagner la guerre des IFRS, ces normes comptables qui fixent les règles de mesure de la valeur d’une entreprise, avec les conséquences immenses qui en découlent. Ces IFRS sont un parfait exemple de ce que l’on appelle la « soft law », la loi molle. Cette « soft law » est une « loi » qui n’est discutée dans aucun Parlement qu’il
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La bataille de la « soft law »
soit Français ou Européen. Elle s’élabore dans des forums discrets, par des acteurs privés, ONG, organisations internationales, grandes entreprises, universités, organismes professionnels, etc. Adoptée par consensus, la « soft law » s’impose ensuite à tous tout naturellement par le poids scientifique, moral ou économique de ses auteurs. C’est ainsi que le World Wide Web Consortium (W3C) régule Internet. Que la Fédération internationale des ingénieurs-conseils (FIDIC) conçoit des contrats-types ensuite adoptés par toutes les entreprises pour leurs échanges internationaux. Que la Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque mondiale, impose des normes environnementales et sociales, appliquées par