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PANORAMA
n°7
Regard sur l’Actualité
Djibril Cissé
Joueur international de football français, formé à Auxerre, ayant joué à Liverpool, Marseille, Panathinaïkos, Bastia
Après deux fractures tibia-péroné en deux ans, certains voyaient Djibril Cissé au mieux devenir un joueur anonyme, au pire arrêter sa carrière. Aujourd’hui, à 32 ans, l’ancien attaquant de l’OM croit toujours en ses chances de participer au Mondial 2014. Vous avez dit optimiste ? Vous êtes revenu dans le championnat de France avec l’objectif de revenir en équipe de France. Ça c’est de l’optimisme pur sucre ! (Rires) Oui, oui. Au pur sens du terme. Parce que personne ne me voit y retourner. Mais moi je fais mon petit bout de chemin, je vais essayer de mettre le plus de buts possible pour attirer l’œil du sélectionneur. Il n’y a pas d’autre plan. Le sport, c’est comme ça. C’est le plus performant qui sera remarqué et qui aura le plus de chances de faire partie de l’élite.
© E.Legouhy99
© Samuel Kirszenbaum
Jean-Paul Brunier
Président de l’agence conseil en communication Leo Burnett France
« En France l’émotion est vécue au niveau personnel, et c’est dommageable »
Est-il indispensable d’être optimiste pour être un bon footballeur ? Pas seulement pour être un bon footballeur. Quand on a des rêves et des objectifs dans la vie, si on n’est pas optimiste, on est presque mort avant d’avoir commencé. Il y a tellement de difficultés que si on ne se dit pas qu’on va y arriver malgré les problèmes, on est foutu.
Posture d’esprit pesante… Nous avons besoin de mettre en place des mécanismes savants avant de nous lancer. Le manque d’optimisme conduit au manque de spontanéité, et donc d’esprit entrepreneurial. A un manque d’humanisme aussi. Nous n’avons pas la croyance que l’Homme peut changer son destin, comme elle existe aux Etats-Unis ou dans les pays émergents. Nous attendons tout de l’Etat, de l’entreprise… sans croire en l’Homme. De même, quand je vois la manière avec laquelle les Américains construisent avec ferveur, oubliant le désastre de la crise immobilière, je me dis que l’optimisme permet de tourner la page des désillusions. Sans surprise nous avons du mal à oublier les crises. Un pessimiste souffre de nombreux handicaps. Cet effort collectif d’instaurer une touche d’optimisme en France est sympathique de la part de la presse, mais nous n’avons pas encore eu le déclic. Il faut un dirigeant qui donne confiance, parvienne à entraîner, à convaincre de vivre une aventure collective. L’optimisme reviendra quand nous parviendrons à surmonter la crise des élites dans ce pays.
J.T.
FÉVRIER 2014
« Je considère que dans mon métier de communication, le pessimisme est une faute personnelle, car il faut donner envie aux gens d’acheter. Le pessimiste ne donne pas envie, ne consomme pas, n’investit pas. En voyageant beaucoup, je m’aperçois que la France est le pays du doute continu, qui comporte donc des profils qui s’interrogent plus que les autres, adoptent des approches rationnelles et réfléchies, mais ont une fâcheuse tendance au pessimisme. Nous nous mobilisons aisément pour nous révolter et manifester. Mais nous avons toutes les peines du monde à nous émouvoir collectivement, à nous fédérer positivement. La dernière fois date de 1998, lorsque l’équipe nationale de football a gagné la Coupe du monde. Ceux qui se lâchent lors d’évènements sportifs sont considérés comme trop militants, voire suspects. En France l’émotion est vécue au niveau personnel, et c’est dommageable.